Jean-Luc Mélenchon : « Je demande aux Français de m’élire premier ministre » en votant pour « une majorité de députés “insoumis” » aux législatives – Le Monde

Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de BFM-TV, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 19 avril 2022.

Jean-Luc Mélenchon ne compte pas s’arrêter à sa troisième place obtenue lors du premier tour de l’élection présidentielle. Le candidat « insoumis » a en effet, mardi 19 avril devant les caméras de BFM-TV, lancé un appel aux électeurs en vue des élections législatives de juin. « Je demande aux Français de m’élire premier ministre » en votant pour une « majorité de [députés] “insoumis” et de membres de L’Union populaire », a-t-il déclaré.

Celui qui a rassemblé 21,95 % des voix le 10 avril, a précisé qu’il briguerait ce poste quel que soit le président de la République élu dimanche soir. « Je serai le premier ministre, pas par la faveur de M. Macron ou de Mme Le Pen, mais par les Français qui m’ont élu », a-t-il affirmé lors de sa première prise de parole depuis le soir du premier tour. Il a toutefois réaffirmé ne pas vouloir qu’une seule voix « insoumise » ne soit « donnée à Mme Le Pen », et souligné que les deux candidats « ne sont pas de même nature ».

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Imposer une cohabitation au futur vainqueur du scrutin

Par cette déclaration d’intention, Jean-Luc Mélenchon vise ainsi à imposer une cohabitation au futur vainqueur de l’élection présidentielle et veut ainsi faire des élections législatives des 12 et 19 juin un « troisième tour ».

Si cette cohabitation « ne convient pas au président, il peut s’en aller, moi je ne m’en irai pas », a-t-il prévenu, affirmant qu’il souhaite une fois à ce poste « appliquer [son] programme », car « c’est le premier ministre qui signe les décrets », a-t-il affirmé.

« Je ne négocie avec personne », a-t-il souligné en expliquant ne pas avoir répondu à l’appel lancé par Emmanuel Macron en direction des candidats malheureux du premier tour, formulé le soir de sa qualification au second tour et depuis lors.

Contrairement à ce qu’il a pu affirmer au début de sa campagne présidentielle, M. Mélenchon a lancé : « Là ce n’est pas un trou de souris, il y a une porte qui est là, vous la prenez ou vous choisissez l’autre », pour tenter de convaincre ses précédents adversaires.

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Rassemblement aux législatives autour de son programme

Alors que des négociations en vue d’une alliance pour les législatives ont été lancées à l’issue du premier tour par LFI avec EELV, le PCF et le NPA et ont commencé lundi, le député des Bouches-du-Rhône a donc appelé « tous ceux qui veulent rejoindre L’Union populaire à se joindre à nous pour cette belle bataille ». Il a notamment cité le NPA ou encore le candidat centriste Jean Lassalle, qui a obtenu 3,13 % des voix lors du premier tour du scrutin.

Depuis ce premier tour et leur position hégémonique obtenue à gauche, les « insoumis » ont proposé une union autour de leur programme et du mouvement de L’Union populaire aux autres forces politiques. Leurs conditions : plus d’attaques envers leur mouvement et leur chef de file et une répartition des sièges de députés au prorata des résultats obtenus par chaque formation politique lors du premier tour de la présidentielle.

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De cette alliance, les socialistes sont pour l’instant exclus, puisque « le PS a été très clair », en attaquant M. Mélenchon tout au long de la campagne, a affirmé dans une interview au Journal du dimanche (JDD) Mathilde Panot, chef du groupe des députés « insoumis ». « Il n’y aura donc pas de discussions [avec les socialistes], et ce refus est définitif », a-t-elle assuré.

Lors de son entretien avec BFM-TV, le député des Bouches-du-Rhône sortant n’a en tout cas pas voulu dire s’il se représenterait ou non à la députation en juin, signalant que son choix n’était pas encore arrêté. Il a toutefois fait valoir qu’il n’y a « pas besoin d’être député pour être premier ministre ».

Le Monde avec AFP

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