Jean-Baptiste Djebbari sur la grève : “Les Français ne sont pas dupes de la politisation de la CGT” – Le Journal du dimanche

INTERVIEW

Accusé par les opposants à la réforme des retraites de jouer la montre pour faire s’enliser la mobilisation, le gouvernement défend sa ligne. Dans le JDD, le secrétaire d’Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari contre-attaque et accuse la CGT d’avoir choisi une “opposition systématique”.

Alors que le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez accuse dans nos colonnes le gouvernement de “jouer le pourrissement” pour contrer l’opposition à la réforme des retraites, le secrétaire d’Etat aux Transports réplique dans une interview. “Nous aurions joué le pourrissement si nous n’avions jamais eu d’échanges loyaux avec les syndicats, ni fait de propositions. Cela fait plus de deux ans que nous discutons avec eux!” rétorque Jean-Baptiste Djebbari. Calendrier des négociations, trains vides ou encore avantages obtenus par certaines professions… Il passe en revue les critiques adressées à l’exécutif et défend sa ligne.

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Pourquoi avoir fixé au 7 janvier la reprise des discussions avec les syndicats alors que les Français galèrent dans les transports?
Tout d’abord, je tiens à rappeler que depuis deux ans le gouvernement a une discussion loyale avec les syndicats et leur a fait des propositions concrètes. Aujourd’hui, nous observons une décrue lente mais continue du nombre de grévistes, notamment à la SNCF, ainsi qu’une amélioration de la situation sur le réseau de la RATP, encore modeste mais réelle, en particulier sur les RER A et B. La SNCF a concentré tous ses moyens pour mettre un maximum de TGV à disposition pour les chassés-croisés des fêtes. Je tiens à saluer l’abnégation des agents non grévistes de la SNCF ; ils sont majoritaires et travaillent dans des conditions compliquées. Le taux de grévistes à la SNCF est désormais de moins de 10 %, alors qu’il était d’un peu plus de 85% au début du mouvement. Mais il y a une pression qui s’exerce de façon anormale sur une partie des cheminots. J’ai demandé aux dirigeants de la SNCF et de la RATP d’être vigilants et d’agir de façon résolue face à des attitudes d’intimidation, de harcèlement, voire d’agression dont seraient victimes les agents qui ont fait le choix de travailler. C’est inacceptable.

Des usagers se sont étonnés de voir des trains presque vides à Noël…
Cela s’explique par des annulations ou des échanges de billets par des voyageurs qui se sont reportés sur des moyens de transport alternatifs. Effectivement, cette situation n’est pas optimale. Pourtant, la SNCF a fait tout ce qu’elle a pu pour transporter environ 800.000 personnes le week-end dernier.

Le gouvernement joue-t-il le pourrissement?
Nous aurions joué le pourrissement si nous n’avions jamais eu d’échanges loyaux avec les syndicats, ni fait de propositions. Cela fait plus de deux ans que nous discutons avec eux ! Mais certains – je pense à la CGT – pratiquent un syndicalisme d’opposition systématique à toute réforme, de blocage et parfois d’intimidation. La CGT veut marquer les esprits par des coups de poing médiatiques. Les Français ne sont pas dupes de la politisation à l’extrême gauche de ce mouvement. Je suis convaincu qu’ils n’aiment pas ces actions qui flirtent avec l’illégalité, et parfois transgressent le droit, comme à la gare de Lyon il y a quelques jours. La loi n’est pas une proposition, elle est une protection pour tous.

Pour lire cette interview en intégralité, retrouvez le JDD en kiosques, en numérique ou sur abonnement.

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