“J’ai hurlé, je lui ai dit d’arrêter”: le récit d’un témoin du féminicide à Mérignac – BFMTV

TEMOIGNAGE RMC – Chahinez, 31 ans, est morte mardi, tuée par son mari qui avait déjà été condamné pour des violences conjugales à son encontre.

Le récit de la scène est difficilement soutenable. Il était aux alentours de 18 heures mardi, à Mérignac (Gironde), dans l’agglomération bordelaise, lorsque Chahinez, 31 ans, s’est fait tirer dessus à plusieurs reprises dans les jambes par son mari violent, avant qu’il ne la brûle vive après l’avoir aspergée d’un liquide inflammable. La jeune femme était mère de trois enfants. Elle est la 39e victime de féminicide depuis le début de l’année 2021.

Au moment des faits, Gérard, un voisin, sortait de son domicile. Auprès de RMC, il raconte avoir vu la victime “la tête dans le caniveau sur le trottoir, et le gars qui déversait le bidon”.

La victime “implorait du regard”

“J’ai hurlé, je lui ai dit d’arrêter, ‘qu’est-ce que vous faites? Pourquoi vous faites ça?’, mais il n’en avait rien à faire. Il s’est baissé, il a allumé avec son briquet et quand je suis arrivé dessus, il m’a braqué avec un pistolet, la femme hurlait à côté”, témoigne le riverain.

Gérard explique avoir ensuite vu l’individu ramasser sa carabine au sol puis la recharger. “Il m’a regardé et puis, le visage vide, il est parti en petites foulées, tranquille. Moi j’ai foncé tout de suite dans le garage prendre des couvertures puis je suis ressorti avec pour essayer de faire ce que je pouvais.”

Sous le choc, ce voisin explique avoir en tête la victime, qui “implorait du regard”. “Et vous vous êtes là comme un idiot”, poursuit-il.

L’agresseur a été interpellé et placé en garde à vue environ une demi-heure après s’en être pris à son épouse et incendié le domicile de cette dernière. Il avait été condamné à de multiples reprises pour conduite en état d’ivresse, vol et violences avec armes.

Déjà condamné pour des violences conjugales

Le 25 juin 2020, il avait été condamné à 18 mois d’emprisonnement, dont 9 avec sursis et mandat de dépôt, pour “violences volontaires par conjoint” commises en récidive sur Chahinez, a indiqué le parquet. Il avait été libéré le 9 décembre et était sous le coup d’une obligation de soins et d’interdictions d’entrer en contact avec son épouse ainsi que de paraître à son domicile.

Le 16 mars, Chahinez avait porté plainte au commissariat de Mérignac pour une agression commise par ce dernier. Mais l’individu était resté “introuvable” en dépit des recherches de la police.

Ce féminicide a suscité une vive émotion, notamment au sein de la classe politique et des associations féministes qui interpellent le gouvernement sur la nécessité de donner des “réponses urgentes”.

Les ministères de la Justice et de l’Intérieur ont annoncé jeudi avoir déclenché une mission d’inspection qui portera notamment sur les conditions de remise en liberté de l’homme et la mise en oeuvre du sursis probatoire dont il a fait l’objet. Une information judiciaire a été ouverte, notamment pour “homicide volontaire par conjoint”.

Maxime Lévy et Clarisse Martin et AFP

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