Jack Ma, le fondateur d’Alibaba, est porté disparu depuis octobre

C’est une absence qui a de quoi inquiéter. Jack Ma est l’un des symboles du capitalisme chinois. Fondateur d’Alibaba et de Ant Group, il est l’une des plus grandes fortunes mondiales et s’est fait mondialement connaître pour ses diverses prises de position. S’il est membre du parti communiste, l’homme a toujours su prendre ses distances avec le pouvoir, déclarant notamment au sujet de son gouvernement : « Aimez-le, mais ne l’épousez pas ».

Jack Ma a finalement pris sa retraite et passé le relais au sein d’Alibaba en septembre 2019. Cela l’a en quelques sorte libéré et comme le rappellent nos confrères de BFM, il n’a pas hésité à comparer l’attitude des banques chinoises (contrôlées par l’État Ndlr) à des « prêteurs sur gage ». Il a aussi, en 2020, estimé qu’on ne pouvait pas confier la régulation financière « à un club de personnes âgées ». Il n’en fallait pas plus pour déclencher la colère des autorités.

L’État chinois veut reprendre en main le secteur de la Tech

Le Wall Street Journal indique ainsi que Xi Jinping, très remonté contre les critiques du milliardaire chinois, serait personnellement intervenu pour gêner les plans de Ant Group. La conséquence ne s’est pas faite attendre, l’entrée en bourse de Ant Group a été gênée par les régulateurs chinois. Dans cette affaire, Jack Ma aurait perdu des milliards d’euros. Plus récemment, les autorités chinoises ont décidé de lancer une enquête antitrust contre Alibaba.

C’est dans ce contexte tumultueux qu’intervient la disparition de l’homme d’affaires de 56 ans qui n’a plus été vu en public depuis octobre dernier. Depuis lors, des journalistes sont partis à sa recherche sans succès. Ainsi, Business Insider a noté que Jack Ma qui officiait en tant que juge dans l’émission « Africa Business Heroes » ne participait pas à l’émission de novembre. Il a été remplacé par une autre cadre d’Alibaba Lucy Peng. Interrogé à ce sujet, un porte-parole de la compagnie a indiqué que le milliardaire ne pouvait pas y participer en raison d’un problème d’agenda.

Autre élément troublant, une interview de Guo Wengui, un milliardaire chinois qui a fuit le pays en 2014 a refait surface. En 2019, il affirmait que Jack Ma finirait probablement l’année 2020 en prison ou serait tué. Sur les réseaux sociaux chinois, la tension était palpable au cours des dernières semaines. Un message très populaire expliquait ainsi « qu’un milliardaire comme Jack Ma sera certainement pendu au sommet d’un lampadaire ».

Cette soudaine disparition s’inscrit en tout cas dans une période où l’État chinois semble bien décidé à reprendre la main sur le secteur technologique. Le gouvernement veut à la fois réguler ce marché qui a pris une ampleur considérable au cours de ces dernières années et demande aux chefs d’entreprises trop critiques de rentrer dans le rang.

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