Jacinda Ardern, la première ministre néo-zélandaise, annonce sa démission – Le Monde

La première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, à Sydney, le 8 juillet 2022.

Sa décision a pris la Nouvelle-Zélande par surprise. La première ministre, Jacinda Ardern, a annoncé, jeudi 19 janvier, qu’elle quitterait ses fonctions à compter du 7 février.

Lors d’une réunion du Parti travailliste, auquel elle appartient, la dirigeante a estimé ne plus avoir assez d’énergie pour s’acquitter de sa tâche :

« Je pars, car un poste avec d’aussi grands privilèges s’accompagne de grandes responsabilités. La responsabilité de savoir quand vous êtes la bonne personne pour diriger et aussi quand vous ne l’êtes pas. Je sais ce que ce travail exige. Et je sais que je n’ai plus assez d’énergie pour lui rendre justice. C’est aussi simple que cela. »

La cheffe du gouvernement a également annoncé que des élections générales se tiendraient dans le pays le 14 octobre 2023. D’ici là, elle continuera à exercer son mandat de députée.

En poste depuis 2017, Jacinda Ardern, 42 ans, faisait figure de femme politique atypique. Nommée première ministre à 37 ans dans un gouvernement de coalition, elle est alors la plus jeune à occuper les plus hautes fonctions dans l’histoire de son pays. Elle devient aussi, l’année suivante, la deuxième cheffe de gouvernement au monde à avoir eu un enfant pendant son mandat.

Sa gestion de la pandémie saluée

Très populaire dans son pays, elle avait touché le monde entier après les attentats contre deux mosquées de Christchurch, en mars 2019, qui avaient tué 51 personnes. La première ministre néo-zélandaise n’avait pas hésité à porter le voile pour rendre visite aux familles musulmanes endeuillées, véhiculant l’image d’une dirigeante tolérante et solidaire. Lorsque le président américain Donald Trump lui avait demandé comment aider son pays au lendemain de cette attaque perpétrée par un suprémaciste blanc, Jacinda Ardern lui avait suggéré d’envoyer « de la sympathie et de l’amour aux musulmans ».

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Sa gestion de la pandémie de Covid-19 avait aussi été plébiscitée : elle avait rapidement fermé les frontières et opté pour un confinement sévère. Les électeurs ne lui en avaient pas tenu rigueur : le Parti travailliste avait remporté son score le plus haut depuis cinquante ans en octobre 2020, permettant à Jacinda Ardern d’entamer un second mandat.

Chute de popularité

Mais la crise économique causée par la pandémie avait fini, ces derniers mois, par faire chuter sa popularité. Les récents sondages donnent l’avantage, pour l’élection d’octobre, à une coalition de centre-droit au détriment du Parti travailliste.

Mais Jacinda Ardern a assuré qu’il ne s’agit pas là de la raison de son départ. « Je ne pars pas parce que je crois que nous ne pouvons pas gagner les prochaines élections, mais parce que je crois que nous le pouvons et que nous le ferons », a-t-elle affirmé. Le caucus travailliste devrait voter pour désigner un nouveau chef dans trois jours. Le vice-premier ministre, Grant Robertson, a aussitôt fait savoir qu’il ne serait pas candidat à la succession de Mme Ardern.

Le premier ministre australien, Anthony Albanese, a salué en Jacinda Ardern une cheffe de gouvernement qui a « montré au monde comment diriger avec intelligence et avec force ».

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Le Monde

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