IT et telco : comment l’Etat et les entreprises font face au Coronavirus

IT et telco : comment l'Etat et les entreprises font face au Coronavirus

Mise à jour 16/03/2020 23h15 : ajout des mentions Natixis.

C’est un arrêté exceptionnel, signé du Ministre de la Santé Olivier Véran, qui consacre les services informatiques comme essentiels à la bonne marche du pays en période de crise du Coronavirus. Le site du Journal Officiel, qui publie les textes de loi en France, vient de mettre en ligne les listes des commerces et magasins désormais fermés au public, et ceux qui peuvent rester ouvert, les consacrant ainsi comme “indispensables à la vie de la Nation”.

On y trouve les garages automobiles ou encore les exploitations agricoles par exemple, tout comme les commerces de bouche. Plus surprenant, on trouve également le “commerce de détail d’équipements de l’information et de la communication en magasin spécialisé, le commerce de détail d’ordinateurs, d’unités périphériques et de logiciels en magasin spécialisé, et le commerce de détail de matériels de télécommunication en magasin spécialisé”. Du côté des services, la liste englobe “la réparation d’ordinateurs, d’équipements de communication, et d’équipements périphériques”.

Concrètement, cela signifie pour le grand public et les professionnels que les activités de vente et de réparation du matériel informatique et de communication peuvent continuer pendant la période de confinement en cours.

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Des consignes et des limites dans  les grandes entreprises françaises

L’appel du gouvernement a mettre en place des procédures de télétravail dans les entreprises est un autre exemple de la place qu’a pris le numérique dans les différents secteurs économiques. Reste que la question du dimensionnement des réseaux des entreprises et de leur infrastructure se pose avec la migration massive de personnels vers les outils de télétravail. Des consignes ont donc parfois été passées en ce sens. Chez ADP (Aéroport De Paris), les employés qui travaillent depuis leur domicile ont reçu pour consigne de ne consulter leur boite email que toutes les heures et ce afin de limiter le trafic réseau.

Dans le secteur bancaire l’adaptation a également été difficile. Une source en interne chez Natixis (filiale de la BPCE) nous précise que l’organisation a du faire face à des problématiques réseau de taille. L’ordre est arrivé dimanche pour les 22 000 salariés du groupe de passer en mode télétravail, mais sans utiliser des outils de visioconférence comme Skype pour ne pas surcharger le réseau de l’entreprise.

Par la suite à été mis en place un système de groupe pour les employés de la banque. Les membres du groupe 1 se doivent d’être présents dans les locaux de l’entreprise. Il s’agit des cadres de haut niveau et des employés qui doivent réagir dans les 4 heures à des mouvements de marché.

Se connecter via l’ordinateur uniquement pour les pièces jointes

Dans un second groupe on trouve les membres du personnel en télétravail pour qui la connexion est prioritaire. Le troisième groupe d’employés doit être connecté mais doit déconnecter les ordinateurs en cas de surcharge du réseau. La consigne est alors de relever les mails via le smartphone fourni par l’entreprise, et de se connecter au réseau avec l’ordinateur uniquement pour télécharger les pièces jointes critiques.

Enfin un quatrième groupe d’employés doit recevoir l’ordre de se connecter quand cela est nécessaire. Cette organisation, échafaudée au plus vite, doit permettre de gérer la charge de travail actuelle. Mais en interne la sensation d’une baisse du volume d’affaires est semble t-il assez nette.

Au Crédit Agricole,  c’est un employé désormais en télétravail qui mentionne lui aussi que le réseau interne de l’entreprise est engorgé, limitant la productivité des collaborateurs. Face à la situation qui risque de durer, nul doute que les responsables réseaux et les DSI vont devoir trouver des solutions pour faire en sorte que chacun puisse travailler à distance.

Plus de 15 000 techniciens et ingénieurs mobilisés

La mise en place du télétravail dans les entreprises pèsent également sur les infrastructures des opérateurs télécom. « Nous entrons dans une phase exceptionnelle qui nous amène à regarder de près les pics (de trafic) auxquels nous nous sommes habitués », a fait savoir le secrétaire général d’Altice France et président de la Fédération française des télécoms. Le président de l’organisation représentant les opérateurs français l’a pourtant assuré, tous les moyens seront bons pour permettre aux 67 millions de français confinés de pouvoir continuer leurs activités sur la Toile sans subir de baisses importantes de débit.

« Au moment où l’on se parle, nous avons plus 15 000 techniciens et ingénieurs qui sont mobilisés pour permettre à la France d’aborder cette séquence avec le plus de sérénité possible, malgré ce contexte inédit », a expliqué ce dernier, sans toutefois chercher à nier la gravité de la situation. Et d’en appeler à la responsabilité collective. « Nous entrons dans une ère de discipline sociale collective, qui doit s’accompagner d’une discipline numérique de la part des opérateurs de télécommunications », a-t-il ainsi relevé.

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