Iran : quatre détenus morts et 61 blessés dans un incendie et des affrontements à la tristement célèbre prison – franceinfo

Des centaines de personnes arrêtées lors du mouvement de contestation y auraient été envoyées. A Téhéran, la prison d’Evine, de sinistre réputation en Iran en raison des mauvais traitements infligés aux prisonniers politiques, a été le théâtre d’un incendie et d’affrontements, samedi 15 octobre dans la soirée, au terme d’une nouvelle journée de manifestations contre le pouvoir“Quatre prisonniers sont morts en raison de l’inhalation de fumée causée par l’incendie et 61 autres ont été blessés”, a indiqué le site internet de l’Autorité judiciaire, Mizan Online, précisant que quatre des blessés se trouvaient dans un “état grave”.

Des images partagées sur Twitter par l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, montraient d’immenses flammes et une épaisse fumée se dégager de la prison. Une vidéo postée par le média en ligne 1500tasvir, qui recense les violations des droits humains, permettait par ailleurs d’entendre en arrière-plan des cris “Mort au dictateur”, un des slogans les plus scandés dans les manifestations consécutives à la mort de Mahsa Amini il y a un mois.

Citant un procureur de Téhéran, l’agence Irna a quant à elle précisé que les affrontements n’avaient “rien à voir avec les troubles récents dans le pays”.

La prison d’Evine détient également des étrangers ou binationaux comme l’universitaire franco-iranienne Fariba Adelkhah et l’Américain Siamak Namazi, qui a été réincarcéré cette semaine après une libération temporaire, selon sa famille. Celle-ci, via son avocat, a déclaré à l’AFP qu’elle était “profondément inquiète” et qu’elle n’avait aucune nouvelle de lui. La sœur d’un autre citoyen américain détenu à Evine, l’homme d’affaires Emad Shargi, a tweeté que sa famille était tout autant “morte d’inquiétude”.

L’universitaire australienne Kylie Moore-Gilbert, qui a été détenue à Evine pendant l’essentiel de ses 800 jours d’emprisonnement en Iran, a déclaré que des proches de prisonnières politiques s’y trouvant lui avaient assuré que “toutes les femmes au sein du quartier des prisonnières politiques d’Evine sont en sécurité et indemnes”.

“L’Iran est pleinement responsable de la sûreté de nos citoyens détenus à tort, qui doivent être libérés immédiatement”, a averti sur Twitter Ned Price, porte-parole de la diplomatie des Etats-Unis, ajoutant que Washington suivait le développement de l’incident “avec urgence”. 

Le célèbre réalisateur iranien Jafar Panahi, lauréat de plusieurs prix internationaux, et le politicien réformiste Mostafa Tajzadeh se trouveraient eux aussi dans cet établissement pénitentiaire.

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