INTERVIEW. Enlèvement de Mia : “Je ne suis pas un gourou” affirme Rémy Daillet à La Dépêche – LaDepeche.fr

l’essentiel L’homme soupçonné d’avoir inspiré les ravisseurs de Mia, 8 ans, dans les Vosges, est une figure de la sphère complotiste. Il s’appelle Rémy Daillet-Wiedemann et vit en Malaisie où nous avons pu entrer en contact avec lui. Cet homme de 55 ans, père de huit enfants, avait été président de la fédération du Modem de Haute-Garonne en 2008. 

Figure de la sphère complotiste, Rémy Daillet-Wiedemann, 55 ans, est soupçonné d’avoir influencé les ravisseurs de la petite Mia, qui a été retrouvée saine et sauve avec sa mère dimanche en Suisse. Cet homme a vécu près de dix ans en Haute-Garonne, à L’Isle-en-Dodon. Fils de l’ancien député UDF de la Manche Jean-Marie Daillet, il a été parmi les premiers adhérents au Modem, dont il a brièvement dirigé la fédération de Haute-Garonne en 2008

Père de huit enfants, divorcé, il vit avec sa nouvelle compagne en Malaisie d’où il publie régulièrement des vidéos complotistes appelant à la sédition et à renverser le gouvernement. Nous avons pu le joindre en Malaisie. Ses propos sont assez décousus. Il dit soutenir la mère de Mia mais nie avoir joué un rôle direct dans l’enlèvement de la petite fille. 

Avez-vous joué un rôle dans l’enlèvement de la petite Mia ? Êtes-vous le gourou qui a influencé ses ravisseurs ?

Dire que je suis un gourou c’est lamentable. Un enlèvement c’est quand on enlève un enfant à sa famille, pas quand on le restitue à sa maman. Chaque année des dizaines de milliers d’enfants sont enlevés à leurs parents et placés de façon abusive. Dans cette affaire, des gens courageux ont restitué un enfant à sa maman, à sa demande. C’est ça le problème. Vous ne voyez pas le problème, comment les choses sont manipulées. 

Mais avez-vous un lien quelconque avec l’affaire Mia ?

La vraie question c’est : quand est-ce qu’on va faire quelque chose pour les milliers d’enfants placés abusivement ? Quand va-t-on s’occuper du peuple ? Quand est-ce qu’on va arrêter de poursuivre la moindre initiative courageuse de gens qui luttent pour la défense de leurs propres droits ? Un placement abusif, comme le juge l’a fait, c’est un délit. Et vous avez le devoir de vous battre contre ce délit. Les citoyens ont obligation de se battre contre les infractions et les injustices. C’est marqué dans le Code pénal. Si vous ne réagissez pas, vous êtes complice.

Mais le placement de Mia avait fait l’objet d’une décision de justice…

De justice inique. Des mauvais jugements il y en a tous les ans, ils sont cassés en appel. Et dans ce cas, le juge s’est trompé. 

En quelque sorte vous justifiez une forme de droit à la désobéissance ?

Pas le droit à la désobéissance, à l’obéissance à la loi. Au contraire. 

Avez-vous été en relation avec la mère de Mia ?

Je soutiens toutes les personnes qui souhaitent que les enfants soient restitués à leur famille, comme celle-ci.

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Vous faites l’objet d’un mandat d’arrêt international. Allez-vous vous rendre à la justice française pour vous expliquer ?

Cela n’aboutira pas. Parce qu’une restitution d’enfant n’est pas un enlèvement. 

Pourquoi vivez-vous en Malaisie ? Pour vous cacher ? 

Pourquoi vous vivez dans votre région ? Parce que je me sens bien en Malaisie. Et j’aime voyager. 

Vous ne nous avez pas répondu : avez-vous un lien quelconque avec Mia, sa mère et son entourage ?

Ça, ce sont des questions de police, vous n’êtes pas là pour faire des enquêtes de police. Là, il faut savoir de quoi on parle.

Pourquoi êtes-vous autant investi dans la cause des droits des enfants ou des droits des parents ?

Parce qu’il y a des milliers et des milliers de cas chaque année, on ne fait plus que ça et je voudrais bien qu’on arrête. Tout le temps des appels de la part de mamans qui nous supplient de faire quelque chose pour leur enfant qui a été kidnappé, enlevé par l’Etat, placé, parfois abusé par des institutions. Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse ? Il faut rester les bras croisés, dire non, ça ne m’intéresse pas ? Quand vous en avez un ou deux à la rigueur, mais quand vous en avez 200, 300, 1000, 2000 qu’est-ce que vous faites, vous dites ça n’existe pas le problème ? Évidemment, vous dites si je peux vous aider, je le ferai, qu’est-ce que je peux faire pour vous aider ? Il faut d’abord vérifier que ce soit vrai, que ces parents soient au moins bienveillants avec leurs enfants car s’ils sont malveillants c’est autre chose. Il faut veiller à ce que les choses soient vraies, mais quand vous avez des milliers de cas, vous n’avez pas des milliers de menteurs qui vous écrivent pour vous raconter que leur enfant a été placé pour le plaisir. Il y a des gens que nous connaissons depuis très longtemps, très normaux, sympas, et qui sont persécutés, notamment parce qu’ils ont une religion qui ne plaît pas, ou un mode de vie qui ne plaît pas, ou des opinions politiques qui ne plaisent pas, ou ils ont été Gilets jaunes, ou ils sont vegan, ou ils sont malades, ou pauvres. C’est hallucinant les signalements ou les placements abusifs. Tout le monde le sait.

Mais revenons à Mia. Comment votre nom se retrouve associé à cette affaire ?

Parce que j’ai dit que je restaurerai l’État, que je serai un responsable important dans ce pays. Et l’on restaurera le droit et la justice. Et on en mettra quelques-uns en calèche parce qu’il y a vraiment des gangsters dans ce pays, y compris dans des instances importantes, éventuellement dans celles qui dirigent le pays. Des gens qui mériteraient vraiment des peines sévères. Pour restaurer le droit, la liberté, la paix, l’éducation, la santé, la circulation normale des biens et des personnes, tout ce qu’on a foutu en l’air depuis 40 ans. On a détruit ce pays, tout le monde le sait.

Pourquoi avez-vous lancé un appel à renverser le gouvernement ?

Parce qu’il le faut et qu’il n’y a pas d’autre solution et je le ferai, nous le ferons, nous allons libérer le pays. On est comme 1942 ou 1943, le pays il faudra le libérer de l’oppression, c’est prévu par la Charte des Droits de l’Homme, par la Constitution, la lutte contre la tyrannie c’est prévu, ça existe. Quand le pays subit un certain nombre de choses qui sont qualifiées, connues, bien précisées par les constitutionnalistes, il est en droit de se soulever contre la tyrannie. On n’a pas le droit d’être tyran en France, ça n’existe pas. Beaucoup de gens croient que le président Macron peut persister à faire ce qu’il fait alors qu’il est en dehors du droit. Je tiens à le dire haut et fort.

Vous êtes proche des milieux d’extrême-droite ?

Pas du tout ! Vous savez très bien que je viens du MoDem.

Justement, des gens qui vous ont fréquenté au MoDem ont le souvenir de vous comme quelqu’un avec des opinions parfois marquées à l’extrême-droite…

Je ne pense pas que les gens du MoDem soient d’extrême-droite, mais plutôt d’extrême-gauche. On disait aussi des Gilets jaunes qu’ils étaient d’extrême-droite, c’est pratique, ça permet de faire rentrer les gens dans des cases mais ça ne tient pas la route.

Donc vous contestez les termes de gourou, de membre d’extrême-droite, de complotiste dont on vous qualifie ?

Evidemment, c’est très facile d’accuser les gens et de cataloguer.

Vous appelez à renverser le gouvernement mais par qui, quel système le remplaceriez-vous ?

J’assumerai mes responsabilités et nous trouverons toutes les personnalités nécessaires, il y a en France des tas de gens pour faire le travail.

Vous ne craignez des poursuites pour vos appels à la sédition qui sont interdits par loi ?

Mais c’est un droit ! On a le droit de souhaiter que Macron soit renversé.

Vous envisagez un retour en France ?

Vous avez tous les mêmes questions ! Vous les recevez par mails ? Vous les faites passer ? Oui, un beau jour je reviendrai et ce sera pour libérer ce pays. Avec l’aide de tas d’amis.

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