Internet de retour au Burkina Faso et au Yémen

Internet de retour au Burkina Faso et au Yémen

Les habitants du Yémen et du Burkina Faso ont retrouvé internet, après en avoir été privés la semaine dernière dans des contextes de violences.

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Bombardements au Yémen

NetBlocks, une organisation qui suit l’évolution de l’accès à internet dans le monde, indique qu’internet a été rétabli au Yémen après une panne nationale de quatre jours.

Vendredi dernier vers 1 heure du matin, heure locale, le Yémen a subi une panne totale d’internet en raison de frappes aériennes sur un centre de télécommunications dans la ville portuaire d’Al Hodeida.

Certains internautes ont partagé des photos d’un bâtiment de télécommunications endommagé par les bombes. Associated Press a finalement confirmé que l’attaque contre le centre de télécommunications d’Al Hodeida faisait partie d’un assaut aérien plus vaste mené par une coalition dirigée par l’Arabie saoudite contre les rebelles houthis du Yémen.

Les Houthis dirigent désormais le monopole d’Etat qui contrôle l’accès à internet dans le pays, TeleYemen. Une chaîne d’information yéménite a déclaré que l’attaque contre le centre de télécommunications avait fait un nombre inconnu de victimes.

« Les rapports visuels semblent corroborer les rapports initiaux d’une frappe. Al Hodeida est le principal point d’atterrissage pour la connectivité internet au Yémen, accueillant les câbles sous-marins FALCON et SEA-ME-WE 5 qui passent par la mer Rouge », explique NetBlock dans un rapport. TeleYemen utilise le câble FALCON pour connecter à internet une grande partie de la population occidentale du pays.

« Internet n’est désormais disponible que pour les grandes entreprises et les banques encore connectées par satellite, ainsi que pour les personnes abonnées au réseau “Aden Net”, qui compte un nombre très limité d’abonnés », indique SMEX, une organisation de défense de l’internet au Moyen-Orient, qui ajoute que tous les serveurs gouvernementaux ont été perturbés après l’attaque.

Le Washington Post rapporte que cette coupure d’internet a ajouté à la terreur des citoyens, coupés de tout contact avec leur famille et leurs amis pendant les bombardements.

Coup d’Etat au Burkina Faso

L’internet mobile au Burkina Faso a été coupé pendant plus de 35 heures, alors que des combats entre factions militaires rivales ont éclaté.

Depuis la panne, le président du pays, Roch Marc Christian Kaboré, a été renversé et écarté du pouvoir. Le gouvernement du pays a été dissous, toutes les frontières ont été fermées et la Constitution a été suspendue, selon le New York Times.

L’accès à internet est revenu lundi, selon NetBlocks.

« L’analyse des métriques de Google Transparency corrobore les rapports des utilisateurs concernant une panne de l’internet mobile, indiquant que le trafic a été considérablement perturbé à l’échelle nationale depuis dimanche matin vers 10 heures. Les services VPN, qui peuvent contourner les restrictions partielles, ne sont généralement pas en mesure de contourner cette catégorie de perturbation du réseau », raconte NetBlocks.

Le pays avait déjà éteint internet pour faire face à une tentative de coup d’Etat au début du mois. Le gouvernement a également coupé internet en novembre, dans un contexte d’agitation.

Une situation préoccupante

Pour Alp Toker, directeur de NetBlocks, la tendance des gouvernements à couper internet en réponse à des problèmes de sécurité est préoccupante. Les dirigeants du Kazakhstan, du Soudan et du Myanmar ont tous récemment coupé l’accès à internet lors de putsch militaire, de coup d’Etat ou de troubles.

« La tendance à l’aggravation des coupures d’internet à l’échelle nationale est alarmante, en particulier à une époque où le monde entier dépend de plus en plus des communications numériques. Les coupures imposées par les gouvernements sont intrinsèquement disproportionnées et nuisent aux droits humains ainsi qu’aux économies dans leur ensemble », prévient-il.

« Les cadres juridiques font défaut et, lorsqu’il existe des conventions internationales, elles sont rarement efficaces pour mettre un terme à cette pratique, de sorte que la tendance risque de se poursuivre. Qu’un régime envahisse un pays voisin ou réduise au silence sa propre population, les shutdowns permettent aux gouvernements de régner librement sur le grand public, laissant les médias indépendants muselés et les violations des droits humains non signalées. »

Source : ZDNet.com

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