Intempéries : la multiplication des tempêtes est-elle exceptionnelle pour la saison ? – franceinfo

Ces dernières semaines, des vents violents et de fortes pluies ont balayé une partie du pays, occasionnant d’importants dégâts. 

Les tempêtes et les épisodes méditerranéens s’enchaînent depuis plus d’un mois en France. Dernier coup de vent en date : la tempête Fabien, qui a balayé le sud-ouest de la France ainsi que la Corse, le week-end des 21 et 22 décembre, laissant 12 000 foyers privés d’électricité lundi à la mi-journée, principalement en Nouvelle-Aquitaine.

>> Météo : suivez en direct l’évolution de la situation après le passage de la tempête Fabien

Cette multiplication des tempêtes est-elle vraiment exceptionnelle pour la saison ? Patrick Galois, ingénieur prévisionniste à Météo France, répond à franceinfo. 

Franceinfo : Peut-on dire que ce début d’hiver est particulièrement perturbé ?

Patrick Galois : Le temps perturbé de cet hiver est dans la prolongation des perturbations que l’on a déjà eues au cours de l’automne. On a fait face à un mois de novembre bien arrosé avec une succession de tempêtes : il y a eu Amélie, bien sûr, et Fabien, ce week-end, pour les plus marquantes. Mais on peut également citer Cécilia, les 22 et 23 novembre, Daniel, les 16 et 17 décembre, ou encore Elsa, les 19 et 20 décembre. Entre ces tempêtes, de multiples coups de vent n’ont pas été nommés, notamment sur les côtes et dans l’intérieur des terres. Dans ces zones, peu de régions ont été épargnées. Donc oui, clairement, ce début d’hiver est rude. 

Ces tempêtes sont-elles exceptionnelles ?

On l’a constaté à plusieurs reprises : les vents de ces derniers jours, liés à Elsa et Fabien, ont franchi des records. Vendredi, dans le Massif central, il y a eu des rafales à 130 km/h, autour de la région de Saint-Etienne. C’est du jamais vu depuis qu’on a des relevés comparables, soit depuis une quarantaine d’années. 

Ce week-end, à Bordeaux, il y a eu des rafales à 141 km/h, c’est la 4e valeur la plus forte de ces quarante dernières années. Le record datait d’il y a dix ans avec la tempête Klaus [considérée comme la plus destructrice depuis les tempêtes de 1999]. On a enregistré 170 km/h à Bastia, un record également. Et puis le vent a dépassé les 200 km/h dans la région du cap Corse sans que l’on puisse être plus précis, car l’appareil qui mesure la vitesse du vent, l’anémomètre, s’arrête à 216 km/h, donc les vents ont pu aller bien au-delà.  

Est-ce qu’il s’agissait d’une “mini-tornade” dans le Béarn ?

Le terme “mini-tornade” n’est pas correct : soit il y a une tornade, soit il n’y en n’a pas. Au vu des images qui ont été postées sur les réseaux sociaux, il est probable que la commune de Serres-Sainte-Marie a été frappée par une tornade, vu qu’une vingtaine de maisons ont été gravement endommagées. 

Pour en être certain, l’Observatoire français des tornades et orages violents Keraunos a lancé une enquête sur place. Une tornade est caractérisée par un phénomène tourbillonnaire, provoquant des dégâts particuliers, qui ne sont pas les mêmes que lors d’une tempête classique. Les signes typiques du passage d’une tornade, c’est un corridor sur quelques dizaines de mètres avec des débris regroupés dans la même zone. Les arbres sont souvent sectionnés à quelques mètres du sol dans ce couloir. 

A quoi faut-il s’attendre les prochaines semaines ? 

On ne peut pas faire de projections pour janvier mais nous avons une bonne nouvelle : un anticyclone arrive à partir de mercredi et il va apporter un temps calme sur la majeure partie du pays, sans intempéries pluvieuses, ou très peu. On n’aura pas du soleil partout mais au moins on sera épargné par les précipitations. Jusqu’au 31, on aura des températures douces, frôlant les 20 °C autour de Perpignan. De quoi passer Noël au balcon, comme dit l’adage. 

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