Inscriptions négationnistes à Oradour-sur-Glane : le dernier rescapé sous le choc – Le Figaro

Des inscriptions négationnistes à l’entrée des ruines du village martyr d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ont provoqué samedi 22 août l’indignation jusqu’au plus haut sommet de l’Etat, Emmanuel Macron promettant que «tout sera fait» pour retrouver leurs auteurs.

Les inscriptions ont été découvertes «vendredi à l’ouverture» sur le centre de la mémoire de ce village où, le 10 juin 1944, la division SS Das Reich a tué 642 villageois, a indiqué le président du centre, Fabrice Escure, à l’AFP. «C’est l’indignation générale», affirme-t-il. Sur la façade du centre, le mot «martyr» a été rayé à la peinture blanche. «Qu’on barre le mot martyr, qu’on mette ‘menteur’ et le nom d’un révisionniste à la place, vous comprenez que nous sommes choqués», a ajouté le maire d’Oradour-sur-Glane, Philippe Lacroix.

Une plainte a été déposée samedi matin et une enquête est en cours.

«Ce qui me choque c’est que l’on ne prenne pas conscience que des enfants et des femmes ont disparu dans des douleurs atroces», a réagi Robert Hebras, 95 ans, dernier rescapé du massacre, auprès d’un correspondant de l’AFP. «A Oradour, on se rend compte de ce qu’il s’est passé, comment les gens ont été froidement exécutés et brûlés. Ce que je crains, c’est que tout le monde parle d’Oradour durant 48 heures et puis qu’on arrête, qu’on oublie», a-t-il poursuivi.

À France Bleu, il est allé plus loin : «Aujourd’hui on oublie, on a tendance à oublier (…) Beaucoup de générations qui arrivent derrière ont tendance à vouloir rayer tout ça, ils ne se rendent pas compte que l’on est à la veille d’un conflit». Il estime que «la ou les personnes qui ont fait ça ne sont pas normaux, ou alors ce sont des gens haineux qui ne veulent pas reconnaître les faits».

Le 10 juin 1944, les Allemands avaient rassemblé les hommes dans les granges du village, les avaient fusillés puis avaient regroupé femmes et enfants dans l’église avant d’y mettre le feu.

Oradour-sur-Glane, le 1er août 1944. – / AFP

«Il y a toujours une tentation de revisiter l’histoire», mais «les tags révisionnistes, ça n’a jamais été le cas», a fait savoir le maire. «Ce coup-ci, on a l’impression d’avoir franchi un cran», a déploré de son côté le président du centre de la mémoire.

Emmanuel Macron a promis que «tout sera fait pour que les auteurs de cet acte soient traduits en justice». Le chef de l’Etat «condamne avec la plus grande fermeté cet acte inqualifiable», a communiqué l’Elysée. «Souiller ce lieu de recueillement, c’est aussi salir la mémoire de nos martyrs», regrettait vendredi soir le premier ministre Jean Castex.

Le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, ancien député de la deuxième circonscription de Haute-Vienne, s’est rendu sur place. «Le procureur (…) a mobilisé des services importants», a-t-il assuré devant la presse.

Le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, ancien député de la deuxième circonscription de Haute-Vienne, s’est rendu sur place samedi 22 août. PASCAL LACHENAUD / AFP

L’office central de lutte contre les crimes contre l’humanité est saisi avec la brigade de recherche de Saint Junien et la section de recherche de Limoges, selon une source proche du dossier.

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