Infrastructures : Altice cède ses dernières tours au Portugal à Cellnex

Infrastructures : Altice cède ses dernières tours au Portugal à Cellnex

Après s’être implanté Espagne, en Italie, aux Pays-Bas, en France, en Suisse, au Royaume-Uni et en Irlande, le géant européen des infrastructures de télécommunications Cellnex se lance aujourd’hui à la conquête du Portugal. Pour cela, la société, qui détiendra d’ici à 2027 un réseau de 58 000 sites sur le Vieux Continent a annoncé ce jeudi l’acquisition de 100% de l’opérateur de tours portugais OMTEL, valorisé à 800 millions d’euros, dont 25 % appartenait à la holding de Patrick Drahi Altice Europe, la maison-mère de SFR.

La société portugaise, qui exploite 3 000 sites, est à la tête de 25 % du réseau de tours au Portugal et compte pour principal client PT Portugal, l’opérateur détenu par Altice Europe. Si l’acquisition ne changera pas les liens entre PT Portugal et OMTEL, elle marque un tournant pour Altice Europe, qui cède là les derniers vestiges de son réseau de tours de télécommunications au Portugal. Pour rappel, la holding de Patrick Drahi avait cédé en 2018 75 % de son réseau portugais aux fonds Horizon Equity Partners et Morgan Stanley Infrastructure Partners.

Rappelons qu’Altice Europe a cédé mi-décembre 49,99 % de sa branche d’infrastructure fibre Altice Portugal FTTH à ce même fond Morgan Stanley Infrastructure Partners. Une opération qui devrait lui permettre d’encaisser 2,3 milliards d’euros d’ici 2026 et qui devrait être finalisée au cours du premier semestre 2020. De quoi permettre à la holding de Patrick Drahi de résorber une partie de sa dette, qui était estimée à 33 milliards d’euros en septembre dernier.

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12 milliards d’euros investis depuis 2015

“Avec OMTEL, nous n’intégrons pas seulement l’un des principaux opérateurs indépendants d’infrastructures de télécommunications au Portugal. Nous nous engageons également dans une croissance cohérente en Europe, en y intégrant un huitième marché – ce qui étend naturellement la couverture géographique actuelle des sept pays dans lesquels nous sommes déjà présents”, a fait valoir Tobias Martínez, le CEO de Cellnex lors de l’annonce de l’accord.

Ce dernier a justifié cette opération par “la proximité et des synergies opérationnelles qui peuvent se dégager avec le groupe en Espagne”, où l’opérateur revendique plus de 8 800 sites et a annoncé en décembre dernier l’acquisition de 1 500 sites auprès d’Orange Espagne pour un investissement chiffré à 260 millions d’euros. La direction de la société espagnole a par ailleurs indiqué vouloir renforcer le réseau d’OMTEL de 350 sites supplémentaires jusqu’en 2027, pour un investissement chiffré à 140 millions d’euros.

Une débauche d’investissement qui ne semble pas faire peur à Cellnex, qui fait aujourd’hui figure de géant européen sur le front des infrastructures de télécommunication mobile. La société espagnole, qui a fait l’objet d’une introduction en bourse en 2015, a annoncé avoir engagé pas moins de 12 milliards d’euros d’investissement depuis cette date pour l’acquisition ou la construction d’ici 2027 d’environ 48 000 infrastructures de télécommunications en plus des quelque 10 000 dont la société disposait à l’époque, ce qui porte son portefeuille à un total de 58 000 sites.

Cellnex lorgne sur le marché français

Reste que l’appétit de Cellnex vise également la France. Après avoir acquis en 2017 pas moins de 3 000 sites appartenant à Bouygues Telecom pour un montant total de 800 millions d’euros, l’ogre espagnol a finalisé en fin d’année dernière l’acquisition de 70 % d’Iliad TowerCo (aussi appelée Iliad 7), une filiale d’Iliad spécialisée dans la gestion d’infrastructures mobiles de télécommunications, qui exploite quelques 5 700 sites de télécommunication mobile en France, pour une opération valorisée à 2 milliards d’euros.

La transaction conclue avec Free, qui comprend également la cession de 100% de la filiale italienne d’infrastructures de Free (2 200 sites) et de 90% des antennes de Salt (opérateur suisse détenu en propre par Xavier Niel) a permis à Cellnex, présent en France depuis 2016, de voir son parc de pylônes passer de 3 000 sites de télécommunication mobile à plus de 8 000 sites (essentiellement passifs) dans l’hexagone.

De quoi faire frémir la concurrence, alors qu’Hivory, la coentreprise détenue conjointement par SFR et le fond d’investissements KKR et fondée en fin d’année dernière, revendique un parc de plus de 10 000 sites de télécommunications et que le parc de TDF culmine pour sa part à 13 900 sites.

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