INFOGRAPHIES. Coronavirus : 19 décès en 24h dans les hôpitaux des Hauts-de-France, 104 nouveaux patients ad – France 3 Régions
Le bilan est désormais de 1374 décès des suites du Covid-19 dans les hôpitaux des Hauts-de-France, dont 19 ont perdu la vie dans les dernières 24 heures. C’est le tout dernier bilan communiqué ce jeudi 30 avril par Santé publique France. Mercredi, on comptait 1355 décès.Cela représente une hausse de 1,4%.
Ces chiffres comptabilisent uniquement les décès survenus dans les hôpitaux régionaux.
Depuis le 31 mars, l’ARS ne communique plus le décompte des morts par lieu de résidence. Par souci d’harmonisation, elle renvoie désormais vers le site gouvernemental Géodes (Santé publique France), qui comptabilise, lui, les décès survenus à l’hôpital, ce qui inclut des patients transférés d’autres départements.
À ce bilan hospitalier, s’ajoutent 527 décès survenus dans les Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (Ehpad) des Hauts-de-France entre le 1er mars et le 27 avril.
On dénombre également 5 décès dans les autres établissements médico-sociaux (EMS) de la région.Les décès du Covid-19 survenus au domicile ne sont pas comptabilisés.
Nombre de cas confirmés
Selon le dernier bilan communiqué mardi 28 avril par l’Agence Régionale de Santé (ARS) des Hauts-de-France, la région comptait officiellement, depuis le 25 février, 11 133 cas confirmés de coronavirus Covid-19 en cumulé.
A la date du lundi 27 avril, on dénombrait un total de 6293 cas confirmés ou possibles de Covid-19 dans les établissements médico-sociaux de la région, dont 5613 dans les Ehpad.
Patients hospitalisés, patients en réanimation
Le nombre de patients hospitalisés dans les Hauts-de-France s’élève ce jeudi à 2236 personnes, soit 43 de moins que mercredi. Parmi eux, 360 sont actuellement pris en charge dans un service de réanimation ou de soins intensifs, soit 7 patients de moins par rapport à mercredi.
Dans les Hauts-de-France, ce sont les hôpitaux du Nord qui accueillent le plus de patients en réanimation (169) devant ceux du Pas-de-Calais (70), de la Somme (42), de l’Oise (42) et de l’Aisne (37).
Ces dernières 24 heures, 104 nouveaux patients ont été hospitalisés pour Covid-19 (contre 63 mercredi), et 17 patients ont été nouvellement admis en réanimation, contre 7 mercredi.
A contrario, 125 personnes ont pu quitter l’hôpital et retourner à leur domicile après avoir été soignées pour le coronavirus (contre 108 mercredi).
Depuis le 1er mars, 4075 personnes hospitalisées dans les Hauts-de-France en raison du Covid-19, ont déjà pu regagner leur domicile.
Les Hauts-de-France en rouge
Ce jeudi soir, le gouvernement a classé les cinq départements des Hauts-de-France en rouge en vue du déconfinement prévu le 11 mai. Ce qui signifie que la situation sanitaire est encore tendue.
Deux critères ont été pris en compte pour établir ce classement”:
- la circulation du coronavirus Covid-19 : l’Aisne est en rouge, le Pas-de-Calais, le Nord, l’Oise et la Somme en vert.
- la tension hospitalière : les cinq départements sont en rouge sur ce critère, ce qui signifie que 80 à 160% des lits de réanimation sont utilisés pour des malades du coronavirus.
Les chiffres nationaux
À l’échelle nationale, ce jeudi 30 avril, on compte désormais un total cumulé de 24 376 décès du Covid-19 dans les hôpitaux et les établissements médico-sociaux, soit 339 de plus que mercredi. On recense également un total de 24 376 personnes hospitalisées, dont 4019 sont actuellement en réanimation (188 de moins que mercredi). Quatre régions concentrent 71% des patients qui restent en réanimation, a précisé la Direction générale de la Santé : il s’agit de l’Ile de France (40%), le Grand Est (13%), l’Auvergne-Rhône-Alpes (9%) et les Hauts-de-France (9%).
L’European Centre for Disease Prevention and Control recense ce jeudi plus de 227 000 décès dans le monde liés à cette pandémie de coronavirus Covid-19. .
Le difficile comptage des morts du coronavirus
Le comptage quotidien des morts du Covid-19, dont le nombre officiel a dépassé les 200 000 dans le monde, est un exercice délicat, le recueil des données en temps réel n’étant que parcellaire et les méthodes variables selon les pays.
L’Espagne, l’Allemagne, le Luxembourg et la Corée du Sud comptabilisent tous les décès de personnes testées positives au Covid-19, que ce soit à l’hôpital ou en dehors. En Belgique, où les maisons de retraite concentrent officiellement plus de la moitié des cas mortels liés à cette maladie, les chiffres incluent la mort des victimes du coronavirus non testées mais suspectées d’avoir été atteintes. Les chiffres français recensent eux aussi les morts survenues dans les maisons de retraite (plus d’un tiers du total).
Mais d’autres pays, comme l’Iran et la Chine, ne font état dans leurs bilans quotidiens que des décès à l’hôpital. C’est aussi le cas au Royaume-Uni. Des chiffres plus complets sont rendus publics chaque semaine par le Bureau national des statistiques, mais avec une latence d’une dizaine de jours et ils ne prennent pas en compte l’Ecosse et l’Irlande du Nord.
En Italie, le pays officiellement le plus endeuillé en Europe, les morts dans les maisons de retraite ne sont pas toutes prises en compte. Si un gros foyer épidémique est détecté dans un établissement, des tests sont réalisés et les décès comptabilisés, mais si un établissement est moins touché, il est vraisemblable que ce ne sera pas le cas, explique la Protection civile.
Aux Etats-Unis, qui affiche officiellement le bilan des cas mortels le plus lourd dans le monde (plus de 50 000), les décès pris en compte varient d’un Etat à l’autre : celui de New York comprend les maisons de retraite, la Californie non.
Certains pays, comme la Corée du Sud, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, le Luxembourg et la Belgique, intègrent dans leurs chiffres toutes les personnes ayant été testées positives au coronavirus (ou dans certains pays suspectées de l’avoir été), même celles mortes des suites de complications d’une maladie préexistante. D’autres sont plus sélectifs. En Iran, sont exclus des bilans les patients testés positifs mais mourant d’une autre “maladie respiratoire grave”. Aux Etats-Unis, sont remontés des témoignages de personnes dont les proches sont morts, officiellement de pneumonie, avant que les tests ne soient disponibles.
En Allemagne, les statistiques ne font pas la distinction entre les personnes dont le décès a été directement causé par le Covid-19 et celles qui pourraient être mortes d’une maladie préexistante ou des deux maladies combinées. Cela a été un sujet de controverses entre l’institut national chargé du suivi des épidémies et certaines régions qui présentaient des bilans inférieurs car elles réalisaient des autopsies afin de déterminer l’origine précise de la mort.
Pendant une épidémie, “la remontée et le traitement des informations, même accélérés, se font avec quelques jours de décalage et ne couvrent pas tous les décès. Il faut plusieurs semaines ou plusieurs mois pour pouvoir décompter précisément tous les morts“, estimaient début avril Gilles Pison et France Meslé, démographes à l’Institut français des études démographiques (Ined).
Aux Etats-Unis, même en l’absence de test, les certificats de décès doivent mentionner si le Covid-19 est la cause “probable” de la mort, mais ces certificats mettent du temps à remonter et ne peuvent être pris en compte pour les bilans en temps réel. Par manque de tests, l’Espagne réalise très peu de dépistages post-mortem. Ainsi, si une personne n’a pas été testée avant de mourir, elle n’est pas comptabilisée par les autorités sanitaires. Les données judiciaires, moins restrictives, laissent entrevoir un bilan bien supérieur : par exemple, le tribunal supérieur de Castille-La Manche a enregistré en mars 1921 actes de décès “dus au Covid ou à une suspicion de Covid“, soit près de trois fois plus que les 708 morts (positifs au Covid-19) recensés au 31 mars par les autorités sanitaires.
Autre illustration : à Bergame, en Lombardie, dans le nord de l’Italie, ont été recensés, au cours de la première quinzaine de mars, 108 morts de plus (+193%) qu’un an plus tôt… mais seulement 31 décès liés au Covid-19.
Parfois, la sincérité même des autorités est remise en cause. En Iran, les bilans officiels ont été contestés, notamment au début de l’épidémie, par des responsables provinciaux et des parlementaires. A l’extérieur de ce pays, Washington, notamment, a reproché à Téhéran de maquiller ses chiffres. La Chine, critiquée par plusieurs responsables occidentaux pour sa gestion de la crise, a revu à la hausse, de près de 40%, le bilan des morts le 17 avril. La ville de Wuhan, le berceau de la pandémie, a comptabilisé 1300 morts supplémentaires, expliquant que certains patients avaient péri chez eux faute d’avoir pu être pris en charge par les hôpitaux.
(AFP)