INFO RTL – Assistant parlementaire : une nouvelle enquête menace François Fillon – RTL.fr

L’automne judiciaire s’annonce chargé pour François Fillon. En plus du procès en appel prévu le 15 novembre pour l’affaire des emplois fictifs qui lui a coûté sa campagne présidentielle et cinq ans de prison dont deux fermes en première instance, l’ancien candidat pourrait être une nouvelle fois renvoyé devant un tribunal pour “détournement de fonds publics”

Le Parquet national financier (PNF), qui a ouvert cette autre enquête préliminaire en 2017 d’après nos informations, devrait rendre sa décision d’ici quelques semaines d’après des sources concordantes contactées par RTL. L’affaire vise cette fois-ci les sommes versées par l’Assemblée à Maël Renouard, écrivain reconnu, recruté entre novembre 2013 et septembre 2015 comme assistant parlementaire de François Fillon, pour un salaire total de 38.000 euros sur la période. 

Comme l’avait révélé Buzzfeed dès 2017, Maël Renouard avait eu pour unique mission de l’aider à écrire son livre Faire publié en septembre 2015. Dans la foulée, selon nos informations, le PNF a alors ouvert une enquête préliminaire elle aussi confiée à l’OCLCIFF, l’office anti-corruption de la PJ, mais distincte de celle visant les salaires de Pénélope Fillon et de Marc Joulaud, l’ancien suppléant de François Fillon. Question au cœur de cette deuxième enquête : un assistant parlementaire peut-il être salarié uniquement pour collaborer au livre d’un député ? Ou sa tâche doit-elle se limiter à la rédaction de propositions de lois et d’interventions en séance ?  

Un livre fructueux

Selon une source proche du dossier, François Fillon n’a été entendu et confronté à Maël Renouard qu’au début 2021, une audition reportée une première fois pour cause de pandémie. Une perquisition a également visé l’ancien assistant parlementaire, son ordinateur a été saisi. Pour François Fillon pas besoin, les enquêteurs disposaient déjà de l’intégralité de ses courriels issus du dossier principal… 

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Les échanges ont établi ce qu’aucun des deux protagonistes ne semble contester : une collaboration faite d’échanges d’e-mail, textes bruts envoyés par l’ancien Premier ministre contre chapitre une remise en forme par Maël Renouard.  

“Si on nous dit qu’un collaborateur parlementaire ne peut pas contribuer à l’expression politique d’un député, on en arrive aux confins de l’absurde“, tonne Antonin Levy, l’avocat de François Fillon. “On reproche en réalité à M. Fillon de ne pas avoir fait travailler son épouse dans un dossier et d’avoir fait travailler un collaborateur dans un autre dossier pour l’expression de ses idées politiques, à un moment il va falloir choisir“.  

Les magistrats du PNF vont devoir trancher une question d’autant plus sensible que le livre a rapporté beaucoup d’argent à François Fillon : Faire a connu un succès de librairie important, plus de 100.000 exemplaires vendus, (et non 300.000 comme indiqué initialement par RTL, ndlr) soit plus de 250.000 euros versés par l’éditeur d’après nos informations, à valoir compris (et non 500.000 euros comme indiqué initialement). Des gains qui ont été générés en partie par le travail d’un collaborateur parlementaire rémunéré sur fonds publics.

“Une vraie forme d’acharnement”

Là encore son conseil balaie toute illégalité et ramène le débat sur les méthodes de la justice financière : “Il est très choquant de voir que cette enquête dure depuis quatre ans“, proteste Antonin Levy, “et que le PNF garde ce dossier sous le coude très opportunément et qu’on va nous le sortir au moment du procès en appel, je ne peux y voir qu’une vraie forme d’acharnement”. Une source proche de l’enquête pondère : c’est loin d’être la seule enquête financière à prendre autant de temps. L’affaire des emplois fictifs de Bruno Leroux par exemple, révélée en 2017, n’a toujours en attente d’une décision.   

Le parquet financier a trois options : soit ouvrir une information judiciaire, ce qui semble tout à fait improbable car l’enquête est bouclée et les faits sont simples, soit renvoyer directement François Fillon devant un tribunal si les procureurs considèrent après analyse que les faits sont passibles de sanction, soit classer sans suite.

Contacté par RTL le PNF n’a pas souhaité commenté ces informations de même que Maël Renouard.  

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