Incendies: comment s’organise l’aide européenne sur le terrain? – BFMTV

Au total, 361 pompiers venus d’Allemagne, de Pologne, d’Autriche et de Roumanie vont venir épauler leurs collègues français en Gironde.

Tard jeudi soir, au beau milieu de la forêt, c’est en anglais que le capitaine Thomas Mimiague s’est adressé aux pompiers allemands, tout juste arrivés en Gironde pour prêter main forte à leurs collègues français.

“Votre sécurité est notre priorité. Nous allons prendre soin de vous, mais soyez prudents: nous luttons contre un monstre. Nous avons perdu de nombreuses batailles, mais nous allons gagner avec vous”, leur a-t-il déclaré en guise de bienvenue.

Les 65 pompiers allemands tout juste débarqués sur le territoire hexagonal, accompagnés de 24 véhicules, font partie du contingent envoyé par plusieurs pays européens pour soutenir la France dans sa lutte contre les incendies, principalement en Gironde où 7400 hectares sont partis en fumée depuis mardi.

Des Canadairs également envoyés

Jeudi soir toujours, 77 pompiers roumains et 14 de leurs camions sont arrivés dans le département de l’Ouest. Ils seront rejoints dans la journée de vendredi par des Polonais (146 pompiers et 49 véhicules), ainsi que des Autrichiens (73 pompiers et 14 véhicules). Un dispositif de soutien qui concerne au total 361 pompiers européens et 101 de leurs véhicules.

La Grèce, l’Italie et la Suède ont envoyé, ou vont prochainement le faire, deux Canadairs chacun.

“On voit une mobilisation générale. Les Roumains sont arrivés par voie militaire, avec des moyens de l’armée. C’est un signal fort”, a expliqué sur BFMTV le lieutenant-colonel David Annotel, représentant de la fédération nationale des pompiers de France.

Ce coup de pouce international s’inscrit dans le mécanisme européen de protection civile, que la France a participé à renforcer lors de sa présidence de l’Union européenne. “C’est cette norme qui permet aux modules de s’intégrer facilement”, a expliqué Thomas Miniague.

Des officiers de liaison pour fluidifier les échanges

Le mécanisme européen déployé pour venir en aide à la France est constitué de modules pré-constitués. Les soldats du feu étrangers ont déjà à leur disposition tentes ou lits de camp, ce qui leur a permis de s’installer très rapidement sur les centres opérationnels. Si bien que dès ce vendredi matin, les pompiers allemands arrivés la veille étaient opérationnels.

Sur le terrain, le déploiement de cette aide européenne va se caractériser de la manière suivante: chaque contingent étranger va posséder un officier de liaison, capable de s’exprimer en français ou en anglais. Ce dernier sera alors chargé de communiquer avec le poste de commandement des opérations. L’officier de liaison communiquera ensuite à ses hommes les tâches à effectuer.

À noter également que les pompiers européens ne seront pas séparés. Les colonnes européennes seront divisées par nationalité, pour ne pas compliquer la communication, et ne seront donc pas mélangées sur le terrain avec des sapeurs-pompiers français.

“Pour lisser le fonctionnement, chaque entité va rester groupée. On ne va pas éclater les colonnes extra-nationales”, a précisé un responsable des sapeurs-pompiers lors d’un point presse ce vendredi.

“Tout le monde ne parle pas anglais. Ça demande une adaptation du commandement très particulière”, a rappelé sur notre antenne Éric Brocardi, porte-parole de la fédération des sapeurs-pompiers de France.

“Je suis prêt à remplir ma mission”

Reste à savoir si les pompiers allemands, roumains ou autrichiens ont les mêmes méthodes de combat contre les flammes que leurs collègues français. “Globalement, on est sur un système d’attaque qui est principalement le même”, assure Éric Brocardi, qui évoque cependant de possibles difficultés dans le raccordement du matériel.

“On n’a peut-être pas les mêmes façons de travailler, mais on a les mêmes doctrines. On a mis en place des officiers de liaison, car la communication est la seule difficulté. Ce système va nous permettre d’être linéaire, et on va les engager comme nos collègues des autres SDIS”, abonde David Annotel.

Interrogé par plusieurs journalistes ce vendredi, un pompier roumain a indiqué: “Je n’ai jamais travaillé sur de gros incendies comme ça, mais nous avons de l’expérience. (…) Je suis enthousiaste, et prêt à remplir ma mission”.

Jules Fresard

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