Incendie de l’usine Lubrizol à Rouen : « Il n’y a pas de risque lié à l’amiante », assure la préfecture – Le Monde

Le préfet de Normandie a expliqué que « 160 fûts dans un état délicat » devaient être évacués de l’usine. Des manifestants réclamant davantage de « transparence » sont rassemblés à Rouen.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 18h50, mis à jour à 19h44

Temps de Lecture 2 min.

Alors que des centaines de manifestants étaient réunis à Rouen pour réclamer davantage de « transparence » de la part des autorités concernant l’incendie de l’usine chimique Lubrizol, survenu jeudi, la préfecture de Normandie a assuré qu’il n’y avait pas de « risque avéré » lié à l’amiante dans l’air, mardi 1er octobre.

« On peut estimer qu’avec la première série de relevés [effectués vendredi] il n’y a pas de risque lié à l’amiante, a affirmé le préfet, Pierre-André Durand, lors d’une conférence de presse. Ce risque n’est pas avéré. » Des prélèvements ont été faits dans l’air et sur des surfaces pour rechercher l’impact des fûts qui ont explosé jeudi. « En ce qui concerne l’amiante dans l’air, on est sur le bruit de fond des fibres d’amiante dans l’air, des niveaux extrêmement faibles », a précisé Patrick Berg, responsable de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) de Normandie.

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« Ce qui est dangereux pour la santé, c’est la présence de fibres d’amiante dans l’air. Ces résultats sont tous négatifs. On ne détecte aucune fibre d’amiante sur les surfaces. Et, dans l’air, le niveau est extrêmement faible. Il est inférieur aux seuils. On attend le résultat d’une deuxième série de relevés », a encore insisté M. Berg.

Le préfet de Normandie a ajouté qu’« il restait de l’ordre de 1 000 fûts, dont 160 en état délicat, pour lesquels un protocole d’intervention est en cours de finalisation ». Ces fûts « participent aux émanations d’odeurs », a-t-il précisé. Ils contiennent « des agents chimiques qui, en échauffant, peuvent générer des vapeurs gazeuses de mercaptan et d’hydrogène sulfuré. Il faut donc les manipuler avec précaution », a aussi souligné Patrick Berg.

Plusieurs centaines de manifestants à Rouen

Quant aux odeurs qui incommodent les habitants, elles devraient disparaître d’ici quelques jours, selon la préfecture. La nappe d’hydrocarbures, d’huile, de mousse et d’eau qui subsiste sur le site – et serait à l’origine des mauvaises odeurs – est en cours de pompage, a encore précisé le préfet. « Les pompages (…) vont se poursuivre dans les jours qui viennent jusqu’à ce que les mauvaises odeurs disparaissent », a assuré M. Durand.

Face au débat, parmi les riverains et dans la classe politique, sur la nécessaire transparence due à une population inquiète, le premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé que la liste et la quantité des produits qui ont brûlé sur ce site industriel classé Seveso seraient rendues publiques mardi. Dans la soirée, plusieurs centaines de personnes manifestaient dans le centre de Rouen pour réclamer « la vérité » sur les conséquences de l’incendie de l’usine.

Parallèlement, le parquet de Rouen a annoncé se dessaisir de l’enquête sur l’incendie au profit du pôle de santé publique et environnement du parquet de Paris, en raison « de l’importance du sinistre survenu sur un site classé Seveso, du nombre de plaintes déposées et de la complexité des investigations ». Le parquet explique dans un communiqué que « le périmètre de départ de feu commence à être identifié, sans pour autant qu’il soit aujourd’hui possible de préciser avec certitude sur quelle emprise le sinistre a débuté ». Lubrizol avait affirmé lundi que l’origine du feu semblait être « extérieure » au site.

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