Incendie à Rouen : l’hypothèse d’un départ de feu extérieur au site n’est pas confirmée, à ce stade, par l’enquête – Le Monde

Selon les informations du « Monde », l’examen des images de vidéosurveillance ne permet pas d’étayer les propos de la société Lubrizol, qui affirme que le feu du 26 septembre a commencé en dehors de l’usine.

Par Publié aujourd’hui à 19h13, mis à jour à 19h31

Temps de Lecture 2 min.

Le site de l’usine Lubrizol, le 27 septembre, lendemain de l’incendie.

Six jours après l’incendie qui a détruit, jeudi 26 septembre, à Rouen, une partie de l’usine chimique Lubrizol, classée Seveso « seuil haut », aucune piste – accidentelle ou criminelle – n’est privilégiée. En raison des risques toujours à craindre, les enquêteurs ne peuvent pas encore se rendre directement sur la zone du sinistre. Il leur faudra attendre plusieurs jours pour effectuer des relevés sur le terrain. Cependant, selon les informations recueillies par Le Monde, aucun élément matériel, à ce stade des investigations, ne permet d’étayer la thèse avancée par l’entreprise, selon laquelle le feu aurait une origine extérieure au site.

L’enquête judiciaire, ouverte le jour de l’incendie afin de déterminer les causes de la catastrophe, puis élargie au chef de « mise en danger d’autrui » suite à plusieurs plaintes déposées par des particuliers, se concentre actuellement sur les auditions des témoins oculaires, des intervenants et des responsables de la société Lubrizol et des entreprises voisines. L’heure est également à l’examen des nombreuses images récupérées grâce aux caméras de vidéosurveillance.

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La silhouette d’un homme et des témoins introuvables

C’est justement sur la base de ces images que l’entreprise Lubrizol a porté plainte, à son tour, samedi 29 septembre, pour « destruction involontaire par explosion ou incendie par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence ». Dans un communiqué, Lubrizol a affirmé que la « vidéosurveillance » et des « témoins oculaires » suggéraient que l’incendie avait débuté à « l’extérieur » du site. « La vidéosurveillance et des témoins oculaires indiquent que le feu a tout d’abord été observé et signalé à l’extérieur du site de Lubrizol Rouen, ce qui suggère que l’origine du feu est extérieure à Lubrizol et que le feu s’est malheureusement propagé sur notre site », détaille le groupe.

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Mais rien ne permet pour l’instant de confirmer ces propos. Sur certaines images, une silhouette apparaîtrait à proximité de l’usine, à l’extérieur de l’enceinte, à un horaire à peu près concomitant avec le départ du feu, mais sans que cela soit suffisant, à ce stade, pour établir un lien avec l’incendie. Toujours selon nos informations, les témoins oculaires évoqués par la direction de Lubrizol n’ont pas pu, pour l’heure, être retrouvés et entendus.

Mardi 1er octobre, le parquet de Rouen a annoncé se dessaisir de l’enquête au profit du pôle de santé publique et environnement du parquet de Paris, en raison « de l’importance du sinistre survenu sur un site classé Seveso, du nombre de plaintes déposées et de la complexité des investigations ». L’enquête est menée par le Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Rouen, l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) et l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN).

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