Incendie à Rouen. Le PDG de Lubrizol auditionné, les premiers fûts évacués – Ouest-France
Alors que l’enlèvement des fûts à risque débute ce mardi, Eric Schnur doit être entendu, dans la matinée, par les députés de la mission d’information de l’Assemblée nationale, puis l’après-midi par la commission d’enquête sénatoriale sur la gestion des conséquences de l’incendie de Rouen.
Près d’un mois après l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen, le PDG du groupe américain Lubrizol, Eric Schnur, doit être entendu ce mardi 22 octobre 2019 par les députés puis les sénateurs, tandis que commence le même jour l’évacuation de 160 fûts endommagés sur le site.
Alors qu’à Rouen interrogations et inquiétudes sur les conséquences du sinistre persistent, les parlementaires entament leurs auditions sur l’incendie qui, le 26 septembre, a ravagé l’usine classée Seveso seuil haut.
Eric Schnur se présentera d’abord ce matin devant la mission d’information de l’Assemblée nationale, puis cet après-midi devant la commission d’enquête du Sénat. Les sénateurs ont créé cette commission, à l’unanimité des groupes, afin « d’évaluer la gestion des conséquences environnementales, sanitaires et économiques » du sinistre. Il s’agit pour eux notamment de « faire la lumière sur la gestion des conséquences de cet accident par les services de l’État ».
La commission, présidée par le sénateur centriste de l’Eure, Hervé Maurey, prévoit de proposer, le cas échéant, « des solutions concrètes d’amélioration des règles de prévention des accidents industriels et de gestion de ces événements ».
5 253 tonnes de produits chimiques brûlés
Après l’audition d’Eric Schnur, la commission d’enquête sénatoriale a prévu de se rendre jeudi à Rouen pour visiter le site et établir « un premier contact » avec les parties prenantes.
De son côté, l’Assemblée nationale a constitué une mission d’information sur l’incendie, présidée par le député socialiste de Seine-Maritime, Christophe Bouillon.
Elle poursuivra ses auditions demain, mercredi avec une série de responsables locaux, dont le directeur régional de l’environnement, la directrice de l’Agence régionale de santé, le directeur des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) et des élus dont le maire de Rouen, Yvon Robert.
Quelque 5 253 tonnes de produits chimiques ont brûlé dans l’usine Lubrizol, ainsi que 4 250 tonnes de produits dans des entrepôts de l’entreprise voisine Normandie Logistique, également touchée (dont 1 691 tonnes venant aussi de Lubrizol).
Sur place, l’enlèvement des fûts à risque doit débuter ce mardi et devrait durer deux mois, une opération menée en journée et hors week-ends.
Une enquête judiciaire est en cours pour déterminer les causes de l’incendie. Des perquisitions ont été menées dans les locaux administratifs de Lubrizol et de Normandie Logistique.
Indemnisations
Eric Schnur a promis, dans un entretien au Figaro début octobre, d’« aider le plus vite possible les agriculteurs […] affectés par les conséquences de l’incendie » ainsi que « les populations pénalisées et impactées par le sinistre ».
L’entreprise a annoncé, selon Les Échos, la mise en place d’un fonds de solidarité (« Lubrizol Solidarité »), pour aider notamment les agriculteurs, qui serait abondé à hauteur de 50 millions d’euros.
Du côté du gouvernement, la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne a affirmé que la société Lubrizol « devra indemniser » tous ceux qui ont souffert des conséquences de l’incendie. « On est sur un principe de pollueur-payeur », a souligné la ministre.
Le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a, lui, promis une indemnisation totale aux agriculteurs. Il avait estimé leur préjudice « entre 40 et 50 millions d’euros », le 11 octobre lors de la mise en place à Rouen d’un « comité pour la transparence et le dialogue ».
Vendredi, son ministère a annoncé la levée des dernières restrictions de vente de produits agricoles, miel, œufs ou encore poissons d’élevage… décidées après l’incendie. Une « surveillance rapprochée » et sur la durée est cependant maintenue, notamment pour le lait.
Ces restrictions avaient été mises en place dans de nombreuses communes de Seine-Maritime et de la région Hauts-de-France, où des suies provenant de l’incendie s’étaient déposées.