Impôts, déconfinement progressif, hôpitaux… Ce qu’il faut retenir de l’intervention d’Edouard Philippe ce jeudi soir – Nice-Matin

Il en avait à la fois trop dit et pas assez, la veille, devant la mission d’information de l’Assemblée nationale. En commençant à évoquer le déconfinement, Edouard Philippe a ouvert une boîte de Pandore brûlante. Jeudi soir sur TF1, le Premier ministre n’a toutefois, on s’en doutait un peu, pas pu dire grand-chose de plus, trop de paramètres demeurant incertains.

Le déconfinement sera “progressif”

“On commence à parler du déconfinement, mais il n’est pas pour demain matin. L’urgence, c’est toujours le confinement qui va durer jusqu’au 15 avril et, probablement, plus longtemps”: Edouard Philippe n’avait pas davantage hier soir que mercredi de solutions toutes faites dans sa besace. Il a juste pu mettre sur la table ses propres questionnements…

“Le déconfinement dépendra d’éléments essentiels, auxquels nous n’avons pas à ce jour les réponses: existera-t-il un traitement? Comment le virus aura-t-il circulé et immunisé la population? On le saura avec des tests sérologiques, et non virologiques, que nous n’avons pas et qu’il faut développer massivement. Qu’en sera-t-il par ailleurs du contrôle des gens arrivant sur notre territoire? Nous travaillons donc à des hypothèses, en fonction des réponses à ces questions.”

D’affiner un poil: “Ce qui est acquis, c’est que ce déconfinement ne pourra être que progressif, pour éviter une deuxième vague. C’est un exercice délicat pour lequel nous devrons nous coordonner avec nos voisins.”

“La digue tient”

Le nombre de lits de réanimation, a précisé Edouard Philippe, a été multiplié par deux et demi, ce qui “permet de tenir dans des conditions redoutablement difficiles. La digue tient et nous devons contribuer à ce qu’elle continue à tenir, en étant collectivement à la hauteur de la tâche, en particulier en respectant le confinement.”

Si dix millions de masques vont désormais être produits chaque semaine en France, en plus de ceux commandés à l’étranger, et fléchés en priorité vers les soignants, Edouard Philippe a noté que le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé lui-même pense que “le port du masque n’est pas forcément utile pour le commun de la population”, moins en tout cas que les gestes barrières.

Pour la suite, “il faudra donner à l’hôpital les moyens de se reconstruire, en tirant les enseignements de cette épidémie, tout en ayant conscience qu’aucun système n’avait été formaté pour faire face à une telle épidémie. La crise d’avant prépare rarement à celle d’après…”

L’appel au civisme

Le printemps qui éclôt et les vacances scolaires qui approchent n’y changent rien. Le Premier ministre, face à un relâchement qui se dessine, a exhorté à respecter les règles de confinement. “Il y aura des mesures strictes de contrôle pour éviter que le début des vacances ne vienne ruiner l’effort collectif. Il ne doit pas y avoir de départs en vacances dans les jours qui viennent ! Plus qu’à des sanctions renforcées, je fais appel à l’intelligence de nos concitoyens pour cela.”

Pas d’impôt en plus

Le bac 2020 devra être organisé “de façon neuve et originale: soit sous la forme d’un contrôle continu complet [option qui semble tenir la corde, ndlr], soit en y mêlant une épreuve finale, le ministre de l’Education y réfléchit”.

Pour ce qui est du second tour des municipales, dans les 5.000 communes sur 35.000 qui n’ont pas élu leur maire dès le premier tour, le conseil scientifique doit toujours rendre son avis le 23 mai. Soit le second tour pourra se tenir avant fin juin, soit l’élection sera carrément reportée dans son intégralité, à l’automne ou plus tard, là où l’élection n’a pas été acquise dès le 15 mars.

Enfin, Edouard Philippe l’a promis: malgré l’ampleur de la crise économique, il n’y aura pas d’augmentation des impôts, “ce serait la pire des choses”. C’est déjà ça!

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *