Iliad : Vodafone n’est pas à sa botte

Iliad : Vodafone n'est pas à sa botte

C’est raté pour Iliad. La maison-mère de Free s’est vue opposer une fin de non-recevoir par Vodafone Italie, qui a rejeté son offre de rachat chiffrée à 11,25 milliards d’euros. La holding de Xavier Niel était pourtant sur le coup depuis quelques semaines, avec l’intention de nouer un accord permettant de fusionner Free et Vodafone en Italie pour imposer le nouvel acteur comme un concurrent de poids à TIM et WindTre, les deux autres opérateurs présents sur le marché transalpin.

L’opération aurait en effet permis de porter le portefeuille de clients mobiles de Free Italie à plus de 11 millions, alors que l’opérateur en compte aujourd’hui 8,5. Elle aurait également donné l’occasion à celui-ci de garnir son effectif de clients fixes de trois millions d’abonnés supplémentaires, alors même qu’il vient tout juste de commercialiser ses propres offres fixes sur le marché italien.

Las, l’offre d’Iliad n’a pas abouti. La direction de la holding a confirmé ce jeudi l’information. Et de défendre son contenu, rappelant que celle-ci, entièrement en numéraire, aurait “permis de refléter une prime très élevée pour Vodafone Italie” et de répondre au mouvement de consolidation en cours en Europe, cela “dans le meilleur intérêt des actionnaires” de l’opérateur italien. “Iliad Italia poursuivra sa stratégie autonome en s’appuyant sur ses excellents résultats : plus de 8,5 millions d’abonnés mobiles en 3,5 ans, un lancement réussi de son offre de haut débit fixe et une croissance de plus de 20 % des revenus facturés aux abonnés en 2021”, a fait savoir la direction de la branche italienne du groupe de Xavier Niel.

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Vers une consolidation des acteurs européens ?

Un tel mariage n’aurait pourtant rien eu de surprenant, alors que la direction de Vodafone s’est récemment dite ouverte aux opportunités de cessions de ses filiales en Italie, en Espagne et au Portugal, sous la pression du fonds activiste Cevian Capital. Pour autant, c’est la forme de l’opération qui a pu freiner l’opération, comme le relève Emma Mohr-McClune, directrice des services technologiques chez GlobalData.

“Il était clair que l’offre confirmée d’Iliad pour 100% de Vodafone Italie ne serait pas considérée favorablement”, estime cette dernière. Pour elle, les faveurs de Vodafone seraient plutôt allé vers “un modèle plus équilibré de coentreprise ou de fusion comme celui que l’entreprise exploite actuellement aux Pays-Bas pour conserver une participation sur ces marchés, tout en maximisant les économies et les efficacités opérationnelles prévues dans le cadre de ses activités de séparation structurelle et de rationalisation de la plate-forme numérique en cours à l’échelle de l’entreprise”.

Quoi qu’il en soit, “cette offre marque le coup d’envoi de ce qui va clairement devenir une saison d’enchères animée et potentiellement non conventionnelle pour les actifs européens de Vodafone au Royaume-Uni, en Italie, au Portugal et en Espagne”, fait valoir cette dernière. A noter que le mouvement de consolidation à l’oeuvre en Europe est notamment le fait d’acteurs français. A l’instar d’Orange, qui négocierait actuellement pour fusionner sa branche espagnole avec son concurrent MasMovil, le quatrième acteur du marché espagnol.

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