« Il s’impose de garantir la sécurité d’Alain Ferrandi et Pierre Alessandri » – Corse-Matin

Si les nationalistes sont ceux qui ont réagi le plus vivement après l’agression d’Yvan Colonna, la vague d’indignation qui submerge le paysage politique insulaire a traversé la plupart des partis, qui réclament la justice et le rapprochement en Corse des détenus du commando Erignac.

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Dans un communiqué, le maire de Bunifaziu, Jean-Charles Orsucci, s’interroge : « Comment un détenu particulièrement signalé a-t-il pu subir une telle violence meurtrière d’un codétenu connu et également signalé, lui-même condamné pour des faits de terrorisme djihadiste ? »

Le maire LREM, proche de la majorité présidentielle, exprime sa « colère » quant à cette « agression barbare » qui « s’assimile à un assassinat » et demande au garde des Sceaux de « rendre publiques les conclusions de l’enquête de l’inspection générale de la Justice ».« Je regrette vivement que le statut de DPS, opposé sans raison valable à Yvan Colonna, détenu modèle, au lieu de le protéger, ne l’ait en fait abandonné à la vindicte sauvage de cet individu radicalisé », tonne Jean-Charles Orsucci, appelant le Premier ministre et le président de la République à « prendre des mesures » pour que les deux derniers prisonniers condamnés pour l’assassinat du préfet « rentrent enfin en Corse, sans délai ».

« Retrouver le chemin de l’apaisement »

Le macroniste est loin d’être le seul élu non nationaliste à avoir exprimé sa réprobation.  Le maire d’Ajaccio, Laurent Marcangeli, récemment rallié à la cause d’Emmanuel Macron, écrit lui aussi avoir pris connaissance « avec stupeur » des événements survenus dans la prison d’Arles. Exprimant également ses pensées envers la famille Colonna, le leader de la droite à l’Assemblée de Corse estime « indispensable que toute la lumière soit faite sur les circonstances qui ont mené à la sauvage agression d’un homme faisant l’objet d’un statut de détenu particulièrement signalé. La justice la plus élémentaire l’ordonne », appuie le maire d’Ajaccio, réaffirmant que le rapprochement d’Alain Ferrandi et de Pierre Alessandri « doit intervenir le plus rapidement possible, conformément au droit, ainsi que l’absolue nécessité de permettre à la Corse de retrouver le chemin de l’apaisement auquel l’immense majorité des habitants aspire ».

Le discours est le même du côté de Jean-Jacques Ferrara. Le député Les Républicains de Corse-du-Sud, qui a prévu d’échanger avec le nouveau préfet de Corse à ce sujet, la semaine prochaine, considère lui aussi qu’il « s’impose de garantir la sécurité de Pierre Alessandri et d’Alain Ferrandi en organisant sans délai leur rapprochement à la prison de Borgo. L’heure n’est plus aux tergiversations, indépendamment de l’enquête en cours, qui devra établir l’ensemble des responsabilités ». 

« Les défaillances du système carcéral »

Les revendications sont similaires dans les rangs de la gauche insulaire. Le Mouvement présidé par Julien Morganti, conseiller municipal de Bastia et candidat à la députation dans la première circonscription de Haute-Corse, s’associe lui aussi « à la douleur de la famille » et estime que cette « tentative d’assassinat suscite de nombreuses interrogations. Les circonstances de ce geste surprennent et cette situation montre les défaillances du système carcéral ».

Julien Morganti demande que la lumière soit faite « sans délai » sur les conditions de cette « agression sauvage » et que justice soit rendue. « Comme beaucoup, le Mouvement s’interroge sur le statut de DPS et ses conditions d’application entraînant ce drame, souligne-t-il. Le rapprochement des détenus corses en Corse doit être réalisé immédiatement. »

Très discret ces dernières années sur la situation politique insulaire, l’ancien président du conseil exécutif, Paul Giacobbi, s’est également manifesté sur les réseaux sociaux. L’ex-député s’est fendu d’un tweet sans ambiguïté sur l’affaire en cours : « La loi doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse », a-t-il écrit, paraphrasant un article de la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789.

« Je n’ai cessé de rappeler ce principe constitutionnel aux gouvernements successifs pour exiger le rapprochement des prisonniers, note Paul Giacobbi. Son application aurait évité l’assassinat d’Yvan Colonna. »

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