Ikea France condamné à 1 million d’euros d’amende pour espionnage de salariés – Le Monde

Elle était accusée aux côtés d’anciens responsables d’avoir illégalement espionné plusieurs centaines de salariés entre 2009 et 2012. Mardi 15 juin, la filiale française d’Ikea a été condamnée à une amende de 1 million d’euros pour recel de collecte de données à caractère personnel. Son ancien PDG, Jean-Louis Baillot, a, quant à lui, été condamné à deux ans de prison avec sursis et à une amende de 50 000 euros.

Une décision en dessous des réquisitions du parquet, qui avait requis 2 millions d’euros d’amende contre la filiale en France du groupe suédois de l’ameublement et un an de prison ferme contre l’ancien PDG. « L’enjeu » de ce procès est celui « de la protection de nos vies privées par rapport à une menace, celle de la surveillance de masse », avait déclaré la procureure Paméla Tabardel le 30 mars, en demandant que la réponse pénale soit un « message fort » envoyé à « toutes les sociétés commerciales ».

En réaction à cette décision, Ikea France a déclaré à Reuters « [avoir] fermement condamné [ces] pratiques, s’[être] excusé et [avoir] mis en place un plan d’action important pour empêcher que cela ne se produise à nouveau ». La filiale n’a cependant pas précisé si elle ferait appel ou non de cette décision.

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Un « système de surveillance »

Durant les deux semaines d’un procès parfois houleux qui s’est tenu dans les Yvelines, Ikea France a été jugé aux côtés de quinze autres prévenus, anciens dirigeants de l’entreprise, directeurs de magasins, fonctionnaires de police et patron d’une société d’investigations privée. Ils se sont renvoyé la responsabilité des accusations, dont la collecte et la divulgation illicite d’informations personnelles ou la violation du secret professionnel.

Révélée par la presse puis instruite à partir de 2012, cette affaire a mis au jour, selon l’accusation, « un système de surveillance » d’employés et de clients. Ikea France et ses dirigeants de l’époque étaient accusés de s’être illégalement renseignés sur leurs antécédents judiciaires, leur train de vie ou leur patrimoine, par l’intermédiaire d’une société « en conseil des affaires » Eirpace, qui aurait extrait ces données confidentielles de fichiers de police.

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Le Monde avec AFP et Reuters

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