“Ignares”, “pieds nickelés”… Didier Raoult étrille les détracteurs de l’hydroxychloroquine – BFMTV

Dans une interview au Parisien, l’infectiologue compare également son travail à celui de Mozart, malgré les résultats décevants des essais cliniques lancés sur l’hydroxychloroquine.

Sur l’hydroxychloroquine, Didier Raoult n’a pas changé d’avis. À quelques heures de son audition par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la gestion du Covid-19, le controversé directeur de l’IHU Méditerranée Infection de Marseille étrille ce mercredi dans Le Parisien les détracteurs du traitement contesté qu’il a popularisé, les qualifiant de “pieds nickelés” ou d'”ignares”.

Après avoir prescrit la molécule à 1542 patients et comparé à 3132 autres ayant bénéficé d’une prise en charge standard, l’essai clinique britannique Recovery a estimé début juin que l’hydroxychloroquine ne montrait “pas d’effet bénéfique” pour les malades du Covid-19. Après le fiasco de l’étude publiée dans la revue The Lancet, il s’agit du premier essai clinique majeur à livrer ses résultats.

“Ce sont des ignares”, rétorque Didier Raoult dans Le Parisien, contestant la méthode employée. “Dans Recoveryy, ils ont administré quatre fois la fose que l’on donne à nos malades. Personnes n’utilise une telle quantité. (…) Ils auraient pu me demander mon avis, ça aurait peut-être été plus efficace.”

Raoult continuera à prescrire la molécule

Si l’OMS a également annoncé mi-juin avoir décidé d’arrêter les essais cliniques sur l’hydroxychloroquine, arrivant à la conclusion que cet antipaludéen ne réduisait pas le taux de mortalité des malades du Covid-19, Didier Raoult a décidé de continuer à en prescrire à Marseille. Et ce malgré les alertes de plusieurs autorités sanitaires sur les potentiels effets secondaires, notamment cardiaque, du médicament.

“Vous pouvez me montrer toutes les études que vous voulez, j’ai traité plus de 3700 patients avec ce médicament”, assure Didier Raoult. “O,5% de mortalité, pas de toxicité cardiquaque… Que voulez-vous de plus? On a voulu diaboliser l’hydroxychloroquine, c’est un truc de fou.”

“Nous, on a vu de vrais malades, on n’est pas des pieds nickelés”, poursuit-il. “Les maladies infectieuses, c’est notre job. On a construit l’IHU pour cela.”

Didier Raoult rappelle au passage les autres usages de l’hydroxychloroquine. Dérivé de la chloroquine, un médicament contre le paludisme, elle est prescrite pour lutter contre des maladies auto-immunes, le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde. “Quand j’étais enfant, en Afrique, j’ai bouffé des tonnes de ces pilules contre le palud”, affirme-t-il. “En 2019, 36 millions de comprimés ont été vendus en France. Arrêtons de raconter des bobards sur leur dangerosité.”

“Est-ce que vous demandez comment Mozart a fait?”

Si le professeur Raoult est très critique à l’égard de ses confrères et ses consoeurs, il est lui-même vivement contesté par ses pairs, notamment pour déroger aux méthodes de la recherche scientifique. Interrogé par Le Parisien sur ses multiples publications dans des revues scientifiques, trop nombreuses selon certains pour être de qualité, l’infectiologue dit ne vouloir “rien” répondre.

“Est-ce que vous demandez comment Mozart a fait?”, interroge-t-il. “Je vais même vous dire, en plus de 150 publications par an, j’ai écrit dix livres en même temps. On n’est pas tous égaux. Dans ce pays, on adore décapiter les gens.”

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Après avoir déjà entendu le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy et donc Didier Raoult ce mercredi, la commission de l’Assemblée, installée pour six mois, doit notamment interroger des politiques après les municipales, à commencer par l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn, candidate à Paris, et plusieurs de ses prédécesseurs.

Mathieu Dehlinger
Mathieu Dehlinger Rédacteur en chef adjoint BFMTV

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