
Huawei, ZTE : l’UE accentue la pression sur les États membres pour bannir les deux compagnies
Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur, veut que les membres de l’UE s’entendent rapidement sur l’exclusion de Huwaei et ZTE dans le domaine des infrastructures 5G.

Dans son discours sur la « cybersécurité des réseaux 5G », Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur, souligne que « la sécurité des réseaux 5G est essentielle. Il s’agit d’infrastructures critiques en soi et pour d’autres secteurs qui en dépendent, tels que l’énergie, les transports, la santé et la finance ». M. Breton appelle les autres pays de l’Union à être intransigeants avec Huawei et ZTE, deux compagnies dont les opérateurs européens apprécient les équipements 5G parce qu’ils sont non seulement moins chers, mais qu’ils fonctionnent aussi bien, voire mieux que ceux de Samsung, Nokia et autres Ericsson.
Selon le commissaire, les États membres devraient totalement exclure ces deux fournisseurs à « haut risque » de tout appel d’offre sur les marchés publics. Il en va de la sécurité de l’UE, et de chaque pays qui la compose. Les équipements réseau de Huawei sont interdits aux États-Unis depuis 2021 pour les mêmes raisons, et le Royaume-Uni a rapidement emboîté le pas à l’administration Biden. M. Breton a bien l’intention d’adopter des mesures identiques en Europe.
Thierry Breton veut que tous les pays de l’UE excluent Huawei et ZTE des marchés publics
Il ajoute : « nous continuerons à œuvrer avec détermination avec les États membres qui sont à la traîne et les opérateurs de télécommunications. Je ne peux que souligner l’importance d’accélérer les décisions pour remplacer les fournisseurs à haut risque de leurs réseaux 5G. J’ai également rappelé aux opérateurs concernés qu’il est temps de s’attaquer à ce problème ». Il est urgent d’agir en effet, car devant la menace, réelle ou supposée, seuls 10 pays de l’UE ont pour l’instant exclu Huawei et ZTE de leurs réseaux 5G.
Les gouvernements occidentaux reprochent aux deux compagnies d’être « télécommandées » par Pékin, et la réaction du ministre chinois des Affaires étrangères ne risque pas de dissiper cette impression. Il a ainsi déclaré que « la Commission européenne ne dispose d’aucune base juridique ni d’aucune preuve factuelle pour interdire le géant chinois des télécommunications ».