Huawei : le Royaume-Uni dans l’expectative malgré les pressions américaines

Huawei : le Royaume-Uni dans l'expectative malgré les pressions américaines

Alors que le gouvernement britannique pourrait finalement ouvrir la porte des réseaux de télécommunication britanniques de nouvelle génération au constructeur chinois Huawei, l’administration américaine a décidé de passer à la manière forte. Comme le fait savoir ce mercredi l’agence de presse Reuters, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo devrait une nouvelle fois faire pression sur le ministre britannique des affaires étrangères Dominic Raab au sujet de Huawei, lors d’une réunion qui se tiendra ce jeudi à Washington.

Pour l’administration Trump, la valse-hésitation de Londres à propos de Huawei pourrait en effet sonner comme un véritable désaveu. Celle-ci mène campagne depuis de nombreux mois pour persuader ses alliés de ne pas autoriser la firme de Shenzhen, qu’elle accuse de collusion avec le régime chinois, sur leurs futurs réseaux 5G. Si des pays comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon ou encore Taïwan ont répondu favorablement aux sirènes de Washington, ce n’est pas le cas du Royaume-Uni.

Si les autorités britanniques ont bloqué l’accès de Huawei à leurs équipements 5G de cœur de réseau, le constructeur chinois pourrait toutefois encore se voir offrir un accès limité aux parties moins sensibles de ses réseaux de télécommunication de nouvelle génération. Et ce n’est pas faute d’avoir haussé le ton, se dit-on du côté de Washington, alors que l’administration Trump a adopté le mois dernier une loi qui restreint le partage de renseignements avec les pays utilisant du matériel « fourni par les adversaires des Etats-Unis, en particulier la Chine et la Russie ».

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Verdict attendu dans les prochaines semaines

Mais cette disposition, qui concerne avant tout les pays membres de l’alliance anglo-saxonne “Five Eyes” de partage de renseignements (composée des Etats-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande), pourrait bien ne pas suffire à contraindre Londres d’accéder aux desiderata américains. « La sécurité et la résilience des réseaux de télécommunications du Royaume-Uni sont d’une importance capitale. Le gouvernement continue de réfléchir à sa position sur les fournisseurs à haut risque et une décision sera prise en temps voulu », a ainsi fait savoir un porte-parole du 10 Downing Street, alors qu’une décision est attendue dans les prochaines semaines.

Rappelons que les autorités britanniques avaient autorisé Huawei à participer au déploiement des réseaux 5G au printemps dernier, à la seule condition que le constructeur chinois ne soit présent que sur les parties jugées “non critiques” de ces réseaux. Malgré la désapprobation du conseil de surveillance du Huawei Cyber Security Evaluation Centre (HCSEC), un groupe de travail officiel monté en 2010 pour surveiller l’activité de la firme, qui avait jugé que les matériels estampillés Huawei pourraient poser problème en rendant les futures infrastructures 5G du Royaume-Uni perméables à des attaques potentielles.

Huawei a toujours tenu à se défendre des allégations américaines qui présentent la firme de Shenzhen comme le “Cheval de Troie” de Pékin au sein des réseaux de télécommunication internationaux. « Notre équipement 5G ne constitue pas une menace pour la sécurité de l’information », a ainsi affirmé à de nombreuses reprises la direction du constructeur. « Après 18 ans d’activité au Royaume-Uni, nous restons déterminés à soutenir BT, EE, Vodafone et d’autres partenaires dans la construction de réseaux sécurisés et fiables », estimait encore l’état-major du constructeur à l’été dernier. Reste désormais à savoir quel sera le degré d’implication de ce dernier au sein des réseaux 5G outre-Manche.

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