Huawei : la production des puces Kirin bientôt stoppée suite à l’embargo américain ?

Huawei : la production des puces Kirin bientôt stoppée suite à l'embargo américain ?

La pression de Washington commence à payer, au grand dam de Huawei, la principale cible de la Maison Blanche et de sa croisade contre Pékin. Les menaces d’embargo adressées aux fournisseurs de la firme de Shenzhen ont livré leurs fruits en empêchant notamment le fondeur taiwanais Taiwan Semiconductor Manufacturing Co (TSMC), de livrer les puces dont a besoin Huawei pour concevoir ses smartphones.

Résultat des courses ? Le constructeur chinois pourrait bien devoir stopper la production de ses puces maison Kirin dans les prochaines semaines. « À partir du 15 septembre, nos processeurs Kirin, notre fleuron, ne pourront plus être produit », a indiqué Richard Yu, le PDG de Huawei, à la presse chinoise. « Nos puces alimentées par l’IA ne peuvent pas non plus être traitées. C’est une perte énorme pour nous », a également fait savoir le dirigeant, qui semble accuser le coup.

Rappelons que les puces Kirin – produites par la filiale dédiée de Huawei HiSilicon – sont conçues à partir de logiciels de sociétés américaines comme Cadence Design Systems Inc ou Synopsys Inc et voient leur production sous-traitées par TSMC, dont l’activité dépend étroitement de son accès aux logiciels américains. Or, le fondeur taiwanais a récemment été sommé par Washington de couper les ponts avec Huawei sous-peine de voir cet accès fortement compromis. Il semble donc que celui-ci ait fait son choix, ce qui est loin de faire les affaires de Huawei.

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Mauvaise passe pour Huawei

TSMC n’avait toutefois pas attendu aujourd’hui pour réajuster son activité suite à la guerre commerciale que se livrent actuellement les Etats-Unis et la Chine. Le fondeur avait ainsi indiqué il y a de cela quelques mois vouloir se tourner plus étroitement vers le marché américain pour stopper toute dépendance vis-à-vis de Huawei.

« En tant que membre de l’écosystème mondial des semi-conducteurs, TSMC entretient des collaborations à long terme avec des partenaires d’équipement dans le monde entier, y compris ceux situés aux Etats-Unis », expliquait alors le fondeur, interrogé par ZDNet. C’est ainsi que celui-ci avait notamment annoncé un investissement de 12 milliards de dollars dans une usine de fabrication de puces de 5 nanomètres sur un site miné de Phoenix, en Arizona.

Il n’y a pas que sur le front des smartphones que Huawei connait des avaries. Le constructeur chinois vient en effet de voir les portes du déploiement des réseaux 5G des opérateurs français se refermer partiellement après une récente décision des autorités françaises. Si l’agence française de cybersécurité, l’ANSSI, a autorisé les opérateurs à utiliser les équipements, y compris ceux de Huawei, cela sera simplement de manière temporaire et pour des périodes allant de trois à huit ans.

Et si la plupart des demandes concernant des équipements fournis par Nokia ou Ericsson ont obtenu des licences d’une durée de huit ans, ce n’est pas le cas des équipements made in Huawei, qui n’ont pas obtenu de licences excédant une durée de cinq ans. De quoi refroidir les opérateurs qui, comme Bouygues Telecom ou SFR, pourraient être tentés de continuer à faire affaire avec la firme de Shenzhen.

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