Huawei fait le dos rond face aux sanctions américaines

Huawei fait le dos rond face aux sanctions américaines

Confronté à l’ire de Washington et de ses alliés, Huawei ne désarme pas. Le constructeur chinois vient en effet de présenter des résultats « largement conformes aux prévisions ». Si le chiffre d’affaires de la firme de Shenzhen s’est élevé en 2020 à 111,1 milliards d’euros, soit une hausse de 3,8 % par rapport à l’année précédente, son bénéfice net a lui atteint 8,1 milliards d’euros, enregistrant de fait une hausse de 3,2 % sur l’année.

De quoi faire douter de l’impact des sanctions américaines sur le géant chinois ? C’est l’avis du président en exercice de Huawei, Ken Hu. « Au cours de l’année écoulée, nous avons tenu bon face à l’adversité », a fait savoir ce dernier. « Nous avons continué à innover pour créer de la valeur pour nos clients, pour aider à lutter contre la pandémie, et pour soutenir à la fois la reprise économique et le progrès social dans le monde entier. Nous avons également profité de cette occasion pour améliorer davantage nos opérations, ce qui a conduit à des performances largement conformes aux prévisions », a-t-il également relevé.

Et d’assurer qu’« en 2020, l’activité télécommunications de Huawei a continué d’assurer le fonctionnement stable de plus de 1 500 réseaux dans plus de 170 pays et régions, ce qui a contribué à favoriser le télétravail, l’apprentissage en ligne et les achats en ligne pendant les confinements décrétés à la suite de la pandémie de Covid-19 ».

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Un impact bien visible

Reste que ce que le géant chinois qualifie de « difficultés opérationnelles engendrées par les sanctions américaines en 2019 et 2020 » continue à avoir des conséquences sur l’activité de la firme de Shenzhen, dont les produits sont désormais privés entre autres d’accès aux services de Google. Rappelons qu’alors que Huawei figurait il y a seulement un an au premier rang des plus grands vendeurs de smartphones en termes de volume de ventes d’appareils, les sanctions américaines qui coupent désormais ses appareils de compatibilité avec Android et les services Google ont conduit à une dégringolade de ses ventes.

Huawei n’a en effet expédié que 32 millions de smartphones au quatrième trimestre 2020, contre 81,8 millions pour les iPhone d’Apple, selon les derniers chiffres de Canalys. Pire, sur l’ensemble de l’année 2020, Huawei a expédié 188 millions de smartphones – y compris via sa marque low cost Honor récemment vendue – contre 240 millions d’appareils en 2019.

Pour se refaire la cerise, la firme de Shenzhen considère désormais ses brevets 5G comme le meilleur moyen de tirer des revenus directement auprès des fabricants de téléphones et des équipements 5G. Huawei va ainsi commencer à facturer des frais qualifiés de « raisonnables » à Apple et Samsung pour l’utilisation de ses quelques 3 000 brevets 5G dans leurs smartphones. Dans un communiqué publié début mars, le géant chinois a ainsi estimé qu’il pourrait tirer des recettes de l’ordre de 1,2 à 1,3 milliard de dollars de la part de ses rivaux, pour les frais de licence de brevet exploités entre 2019 et 2021.

Contre-attaque judiciaire

Pour Huawei, l’heure est désormais à la contre-attaque. Le géant chinois a ainsi intenté début février un procès contre le gendarme américain des télécommunications, la FCC, pour avoir désigné l’entreprise comme une menace pour la sécurité nationale en juin 2020, bloquant les entreprises de réseaux ruraux qui utilisaient les fonds de la FCC pour acheter des équipements de l’entreprise.

Selon la plainte du géant chinois, Huawei demande à revoir cette qualification, au motif que la FCC a outrepassé ses compétences, violé la loi fédérale et la Constitution, et pris une décision arbitraire qui constitue un abus de pouvoir discrétionnaire, alors même qu’elle n’avait pas de preuves substantielles. Le constructeur chinois ajoute que cette situation pourrait avoir un impact négatif sur les intérêts financiers de l’industrie des télécommunications dans son ensemble.

En juin dernier, la FCC a qualifié Huawei et ZTE de menaces pour la sécurité nationale. Par conséquent, les entreprises de télécommunication américaines n’avaient plus l’autorisation d’acheter des équipements ou des services à ces entreprises chinoises. Bien que réputée moins radicale que l’administration Trump, l’équipe de Joe Biden n’a pas laissé beaucoup plus de répit à Huawei que celle de son prédécesseur à la Maison blanche. Début mars, le département du commerce a en effet imposé des restrictions plus strictes aux entreprises américaines disposant de licences leur permettant de fournir des équipements à Huawei.

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