Huawei conteste sa mise à l’index par les Etats-Unis

Huawei conteste sa mise à l'index par les Etats-Unis

Sous le coup de sanctions drastiques de la FCC, le gendarme des télécoms américain, Huawei passe à la contre-attaque.

Comme le rapportait ce jeudi le Wall Street Journal, le constructeur chinois a décidé de contester une décision de la FCC interdisant aux opérateurs partenaires de la firme de Shenzhen, mais également de l’autre champion chinois des réseaux de télécommunications ZTE, d’avoir accès aux subventions fédérales et de se voir attribuer une part du fond gouvernement de 8,5 milliards de dollars mis en place par les autorités pour financer le déploiement d’infrastructures dans tout le pays. 

La semaine passée, la FCC avait en effet sommé les opérateurs présents sur le marché domestique de cesser tout recours aux équipements fournis par les deux constructeurs chinois s’ils souhaitent toujours être éligibles aux subventions fédérales.

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Huawei et ZTE représenteraient une menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis

Motif invoqué par la FCC et son patron, le très médiatique Ajit Pai, réputé proche de l’administration Trump : Huawei et ZTE représenteraient une menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis.

“Au fur et à mesure que les États-Unis modernisent leurs réseaux pour passer à la prochaine génération de technologies sans fil (5G), le risque qu’une puissance étrangère hostile s’adonne à l’espionnage, à l’injection de logiciels malveillants ou au vol de données américaines s’accroît encore”, relevait alors le gendarme américain pour justifier cet aménagement des conditions d’accès à son programme de subventions publiques. Une décision qui ne passe pas du côté de Huawei, qui devrait porter plainte contre la décision de la FCC devant la justice américaine.

La France moins offensive que son homologue américain

Si le constructeur chinois est très contesté outre-Atlantique, sa position semble plus tenable sur le Vieux Continent. Notamment en France, où le gouvernement a finalement décidé de lui laisser la porte ouverte avant le futur déploiement des réseaux 5G locaux, qui devrait commencer à compter du mois de juin prochain, date finalement fixée par les autorités pour le début de l’appel d’offres sensé distribuer les fréquences dévolues à la nouvelle technologies mobiles entre Bouygues Telecom, Orange, SFR et Free.

Interrogé sur les risques posés par la présence de Huawei dans les futurs réseaux 5G français, le chef de l’Etat Emmanuel Macron a indiqué, lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, qu’il ne chercherait jamais à stigmatiser un opérateur particulier ou un pays particulier.

Interrogée lundi au micro de BFM Business, la secrétaire d’Etat chargée du dossier Agnès Pannier-Runachier s’était déjà voulue claire. “Le gouvernement ne prendra pas de position d’exclusion ou d’autorisation automatique car nous avons une responsabilité : la sécurité des français”, a expliqué celle-ci, assurant que le gouvernement ne se place “pas dans une logique d’exclusion”.

Le sort de Huawei entre les mains de l’ANSSI et de Matignon

“Nous ne voulons pas d’exclusion. Nous ne suivons pas la position des Etats-Unis, nous ne suivons pas la position de l’Australie”, avait également indiqué la secrétaire d’Etat, pour réaffirmer la position du gouvernement après l’adoption d’une loi de sécurisation des réseaux intervenue cet été, précisant que Huawei détient actuellement une part de marché de 25 % sur le marché français des infrastructures de télécommunications.

Rappelons que le Parlement a adopté en juillet dernier une loi destinée à sécuriser les réseaux 5G. Celle-ci prévoit un “régime d’autorisation préalable, fondé sur des motifs de défense et sécurité nationale, des équipements de réseaux” pour tous les appareils installés depuis le 1er février 2019 en France.

Elle soumet de fait la présence de tel ou tel équipement ou de tel ou tel logiciel sur les réseaux mobile de nouvelle génération à une autorisation préalable délivrée par Matignon dans un délai de deux mois sur la base d’une recommandation de l’ANSSI. Charge donc à cette dernière de régler l’épineux “cas Huawei”.

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