Hôpital. Ce qu’il faut retenir du « plan d’urgence » dévoilé par le gouvernement – Ouest-France

Face à la grogne qui couve depuis huit mois au sein de l’hôpital public, le gouvernement a présenté ce mercredi matin 20 novembre son « plan d’urgence ». Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé plusieurs mesures en compagnie de la ministre de la Santé Agnès Buzyn. « La crise à l’hôpital est ancienne et connaît depuis plusieurs mois une de ses phases les plus aiguës », a reconnu le Premier ministre.

S’il a vanté le plan « Ma Santé 2022 », adopté l’an dernier, il a convenu que ses effets n’étaient pas encore visibles : « Dans toute la France les médecins, les hospitaliers, les infirmières, les aides-soignants nous disent que l’hôpital décroche. Nous avons entendu leur colère, leur épuisement, leur désarroi ».

« L’idée de ce plan c’est de redonner de l’oxygène à la communauté des soignants », a poursuivi Édouard Philippe qui a annoncé trois axes de mesures : restaurer l’activité de l’hôpital, déverrouiller le fonctionnement des hôpitaux et dégager des moyens supplémentaires.

Reprise partielle de la dette

Concernant ce dernier axe, l’annonce la plus importante est la reprise partielle de la dette des hôpitaux publics. Celle-ci sera à hauteur de 10 milliards d’euros sur trois ans, ce qui correspond à un tiers de la dette globale. Au départ totalement écarté, cette mesure avait pris du poids ces derniers jours, Bruno Le Maire s’y disant « ouvert ».

« Une loi sera présentée au premier semestre 2020. Elle permettra aux hôpitaux de réduire leurs déficits et de retrouver les moyens d’investir, moderniser les hôpitaux et redonner les marges de manœuvres nécessaires », a expliqué Édouard Philippe.

Il a également annoncé une augmentation du budget de l’assurance maladie de 1,5 milliard sur les trois prochaines années dont 300 millions en plus dès 2020. « Cet argent vient en plus de la trajectoire budgétaire prévue par le gouvernement », a précisé Édouard Philippe

« Les tarifs hospitaliers ne baisseront pas jusqu’à la fin du quinquennat », a promis le Premier ministre. 150 millions par an seront dégagées pour soutenir l’investissement courant comme l’achat de petit matériel et les travaux de rénovation légère

Prime pour infirmiers et aides-soignants vivant à Paris

Pour restaurer l’attractivité de l’hôpital, Agnès Buzyn a annoncé une revalorisation, pour les médecins et les aides-soignants, de la prime d’engagement dans la carrière hospitalière et une évolution pour les médecins des conditions permettant de bénéficier de la prime d’activité territoriale. « Il faut apporter une reconnaissance sociale et matérielle pour récompenser l’engagement des soignants », a justifié la ministre de la Santé.

À cela s’ajoute une prime annuelle « pérenne » de 800 € pour 40 000 infirmiers et aides-soignants qui gagnent moins de 1 900 € à Paris et dans la petite couronne pour compenser « les coûts de logement très élevés ». Elle a aussi annoncé une prime de « 100 euros net mensuels » dès 2020 aux aides-soignantes qui exerce auprès du grand âge.

En revanche, elle n’a pas accédé à la demande des syndicats qui réclamaient une hausse nette de 300 € pour tous les salaires.

Agnès Buzyn a également annoncé vouloir revoir le statut du médecin à l’hôpital et redonner la priorité aux missions d’enseignement et de recherche dans les CHU.

« Mettre fin au mercenariat »

Enfin, le gouvernement a annoncé des mesures sur la gouvernance des hôpitaux. Agnès Buzyn souhaite renforcer la place du médecin et notamment leur ouvrir le vivier des chefs d’établissements. Elle veut également revaloriser la fonction de management, donner plus de liberté aux professionnels dans leur organisation du quotidien, alléger charges administratives inutiles et soumettre les modalités de recrutement à un choc de simplification.

Concernant l’intérim médical, Agnès Buzyn a annoncé vouloir renforcer le respect des réglementations pour « mettre fin au mercenariat ». Enfin à propos des permanences des soins en établissement de santé « ce dossier sera rouvert sans fausses pudeurs et sans tabou avant la fin du premier semestre 2020 », a annoncé la ministre.

Ces mesures s’ajoutent aux annonces de la ministre de la Santé en juin et en septembre, chiffrées à 750 millions d’euros sur trois ans, mais qui n’avaient pas contenté les personnels.

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