Hommage national au policier tué : «Face au pire, Eric Masson donnait le meilleur», salue Jean Castex – Le Parisien

L’émotion de tout un pays. Depuis l’annonce de la mort tragique d’Eric Masson mercredi dernier à Avignon (Vaucluse), l’effroi, la peine, l’incompréhension puis la colère ont saisi ses collègues policiers, tout comme l’ensemble de l’opinion publique.

Un peu moins d’une semaine après le décès du brigadier âgé de 36 ans et père de deux enfants, le Premier ministre Jean Castex a salué la mémoire d’Eric Masson, « un fonctionnaire de la nation », lors de l’hommage national rendu en préfecture du Vaucluse. S’adressant aux filles du policier, il leur a notamment dit qu’elles pouvaient dire que leur père « était un policier exemplaire ». Jean Castex a aussi estimé que « face au pire, Eric Masson donnait le meilleur » et a rappelé son engagement pour assurer la sécurité de ses concitoyens.

Dans un discours parfois très politique, le Premier ministre a aussi rappelé le combat actuellement mené contre le trafic de drogue et dans le cadre duquel Eric Masson, par ailleurs fait commandant durant cette cérémonie, est décédé. « Honorer la mémoire d’Eric Masson, c’est affirmer haut et fort que l’Etat se donnera tous les moyens de prévenir et réprimer toutes formes de violence, à commencer par le trafic de stupéfiants, contre lequel Eric Masson s’était engagé de toutes ses forces », a insisté M. Castex, alors qu’une partie de la droite et l’extrême droite accuse l’exécutif de laxisme.

Un hommage parfois très politique

« Jamais nous ne laisserons se banaliser le fait que la moindre agression contre un dépositaire de l’autorité publique puisse ne pas entraîner contre son auteur des conséquences lourdes, rapides et certaines », a encore appuyé le chef du gouvernement, accompagné à Avignon du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. « Il ne saurait être question que la peur change de camp », a-t-il ajouté, excluant que les policiers puissent avoir peur des délinquants. Avant de conclure, comme une promesse au policier disparu et à ses collègues présents : « La République et l’Etat doivent toujours avoir le dernier mot ».

Avant la prise de parole du Premier ministre, d’anciens collègues du policier ont pris la parole et vanté sa personnalité et son professionnalisme. Sa sœur a aussi pris la parole en lui faisait la promesse que sa famille « resterait unie ».

La Légion d’honneur a ensuite été remise à titre posthume à Eric Masson, issu d’une famille de policiers et unanimement décrit comme « loyal et courageux ». Entré comme gardien de la paix en 2008 dans le Val-de-Marne, il avait ensuite rejoint le berceau familial vauclusien en 2016 au sein du Groupe départemental d’intervention (GDI).

VIDÉO. Hommage au policier tué : une foule rassemblée devant le commissariat d’Avignon

Plusieurs milliers de personnes s’étaient déjà réunies dimanche devant l’hôtel de police d’Avignon pour lui rendre hommage. Ses obsèques se dérouleront dans l’intimité familiale mercredi dans la commune de Bédarrides (Vaucluse) où il habitait avec sa compagne et ses deux fillettes.

Le tireur présumé formellement identifié

Cet hommage national intervient alors que l’enquête sur la mort d’Eric Masson s’est accélérée depuis dimanche soir. Les deux principaux suspects de son meurtre sont toujours en garde à vue et doivent être présentés à des juges d’instruction en vue de leur mise en examen. Âgés de 19 et 20 ans et déjà condamnés plusieurs fois, les deux jeunes hommes avaient été interpellés dimanche soir au péage de Remoulins, à une vingtaine de kilomètres de la Cité des Papes et voulaient fuir vers l’Espagne, selon les enquêteurs.

Les gardes à vue de la sœur du tireur présumé et du conducteur de la voiture dans laquelle ils ont été arrêtés ont en revanche été levées sans poursuite à ce stade.

Lors de son audition lundi, le tireur présumé a contesté formellement les faits. « Il est atterré, interloqué, et ne veut pas prendre pour les autres », a expliqué à lundi son avocat, Me Louis-Alain Lemaire. Mais selon nos informations, ce dernier a été formellement identifié par le collègue du policier tué, présent lors du drame.

Peines endurcies pour les agresseurs de policiers et gendarmes

C’est la seconde fois en quelques jours que la police perd un de ses membres, puisque le 23 avril dernier, Stéphanie Monfermé, une agente administrative du commissariat de Rambouillet (Yvelines), a été victime d’une attaque terroriste au couteau.

Lundi soir, Jean Castex a annoncé un durcissement des peines encourues par les agresseurs de policiers et de gendarmes et notamment une peine de sûreté de 30 ans pour les personnes condamnées à perpétuité pour un crime commis contre les forces de l’ordre.

Ces mesures ne s’appliqueront pas, quoi qu’il en soit, au cas du meurtrier d’Eric Masson, en vertu du principe de la non-rétroactivité de la loi. Et elles n’ont pas satisfait aux exigences des organisations syndicales qui réclament des peines incompressibles ou des peines minimales.

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