Hey vs Apple : l’application est sur l’App Store, mais le combat n’est pas terminé

Hey vs Apple : l'application est sur l'App Store, mais le combat n'est pas terminé En réponse au combat de Basecamp, l’éditeur de l’application mobile Hey, pour réviser les règles d’inspection de l’App Store, Apple va simplifier la contestation des décisions d’examen de l’App Store. Comment ? En permettant aux développeurs de contester eux-mêmes les directives. De plus, la firme à la pomme a affirmé que les corrections de bugs ne seront plus bloquées en cas de violation des directives de l’App Store.
Cela fait suite à l’approbation de la nouvelle version de l’application Hey, incluant des correctifs suite au risque de blocage annoncé par Apple. Apple a donc annoncé deux changements majeurs. Le premier changement concerne les corrections de bugs. Apple explique que le déploiement des correctifs par les éditeurs ne sera plus retardé en raison de violation des règles de l’App Store pour les applications qui ont déjà été approuvées, sauf pour raison légale. Cette décision a pour objectif de permettre aux développeurs de traiter n’importe quel problème rapidement lors du déploiement d’une mise à jour.

Le deuxième changement concerne les règles de l’App Store, les fameuses “App Store Review Guidelines”. Les développeurs disposeront désormais d’un mécanisme leur permettant de contester les règles d’inspection des applications de l’App Store. Jusqu’à maintenant, ils devaient faire appel de la décision lorsqu’Apple considérait qu’une application était contraire à ses directives.

Ceci a peut être autant d’importance pour les développeurs que les dernières annonces de la conférence WWDC 2020. Car Basecamp mène une fronde qui pourrait bénéficier à de nombreux développeurs. Retour au début de l’affaire.

L’éditeur de l’application de messagerie électronique Hey, avait lancé un pavé dans la mare en s’attaquant à la gestion de l’app store par la firme à la pomme. Son application avait été dans un premier temps approuvée, puis refusée lors d’une mise à jour, car Apple considérait qu’elle ne respectait pas les règles de l’App Store en ne proposant pas d’achats intégrés, mais uniquement un abonnement disponible hors App Store. Vendredi dernier, Apple approuvait finalement la nouvelle version de l’application Hey.

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“L’application ne fonctionne pas correctement”

Une décision considérée comme « une victoire pour Apple, une victoire pour nous et une victoire pour nos clients » assure le PDG de Basecamp, Jason Fried.

Phil Schiller, vice-président marketing d’Apple, avait détaillé à Basecamp pour laquelle il voulait que l’application soit modifiée. Sa principale objection était que lorsque « vous téléchargez l’application, elle ne fonctionne pas. Ce n’est pas ce que nous voulons sur l’App Store ». Par ne pas fonctionner, cela signifie simplement qu’il faut s’y inscrire, et donc payer, en dehors du système d’achat intégré imposé par Apple. Sans cet écart hors de l’écosystème Apple, ce qui lui permet d’économiser 30 % de commission, impossible de faire fonctionner correctement l’application mobile sous iOS.

Pour passer sous les Fourches Caudines de la marque a la pomme, Basecamp a donc créé un système de paiement in app dans son application Hey, système qui permet de prendre un abonnement gratuit pour une durée de 14 jours. Au bout de 14 jours, il faut a nouveau sortir du système pour prendre un abonnement payant.

Le fruit de la discorde

Le conflit a donc commencé parce que Basecamp rejette la structure tarifaire de l’App Store d’Apple. « nous sommes dans l’App Store avec Basecamp depuis des années. Nous connaissons le jeu. Il a toujours été truqué. Il a toujours été mauvais pour les clients, profondément confus, mais le non-dit était plutôt clair. Aujourd’hui, Apple a modifié notre accord, et tout ce que nous pouvons faire, c’est prier pour qu’elle ne le modifie pas davantage » relatait alors Basecamp.

Allant plus loin, David Heinemeier Hansson, le développeur de l’application et par ailleurs créateur du framework web Ruby on Rails, s’insurge : « j’aime la façon dont ils justifient leur extorsion, “offrir aux clients la possibilité”. Pas une seule mention du fait qu’Apple prendra 15 à 30 % de notre activité par ce biais ».

Des règles injustes pour de nombreux acteurs

La Commission européenne a annoncé la semaine dernière une enquête antitrust sur le fonctionnement de l’App Store. Et fin 2019, deux développeurs d’applications iOS ont poursuivi Apple et ont demandé à ce que leur affaire soit classée comme une action collective. Ils disent qu’Apple a acquis un pouvoir de monopole sur le marché américain de la distribution des applications iOS en excluant ses rivaux.

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