Hayat Boumeddiene, possiblement toujours en vie, visée par une nouvelle enquête antiterroriste – Le Parisien

Hayat Boumeddiene a-t-elle finalement survécu aux attaques sur les derniers bastions de Daech ? Donnée pour morte en zone irako-syrienne, la veuve du terroriste Amedy Coulibaly, activement recherchée depuis les attentats de janvier 2015, pourrait toujours être en vie. Selon des informations de France 2, confirmées au Parisien par une source proche de l’enquête, le parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert fin avril une nouvelle enquête préliminaire visant la djihadiste de 31 ans pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».

Ces nouvelles investigations, rapporte la chaîne de télévision, s’appuient sur le témoignage recueilli en mars par les services de renseignements auprès d’une autre jeune djihadiste française. Arrêtée à son retour en France, celle-ci aurait déclaré aux enquêteurs qu’elle avait croisé Hayat Boumeddiene vivante en octobre 2019 dans le camp syrien d’Al-Hol, contrôlé par les forces kurdes. Elle se serait enfuie ce mois-là du camp grâce à une identité fictive et « des complicités internes ». Les services de renseignements français ignoraient alors qu’Hayat Boumediene avait été faite prisonnière et il n’est pas certain qu’elle ait été recensée sous son vrai nom dans le camp.

Les récentes informations faisaient pourtant état de la mort d’Hayat Boumeddiene à Baghouz, en Syrie, lors des violents affrontements dans le dernier bastion de l’organisation Etat islamique (EI). Ce que semblait corroborer le témoignage de Dorothée Maquere, la belle sœur de Fabien Clain, capturée dans un camp kurde. A des journalistes qui faisaient un reportage dans le camp, elle avait déclaré : « [Hayat Boumediene] a été tuée […]. On ne peut pas vous dire les conditions, les heures, c’était quand, tout s’est précipité ces derniers jours »

Elle avait quitté la France avant les attentats

Hayat Boumediene avait été la compagne pendant cinq ans d’Amedy Coulibaly, auteur en 2015 de la prise d’otages meurtrière de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Elle s’était enfuie via la Turquie six jours avant l’attentat de Montrouge, le premier commis par son compagnon.

Le 8 janvier, il avait abattu la policière Clarissa Jean-Philippe avant de s’en prendre le 9 janvier à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes . Quatre otages avaient été abattus. Entre temps,les frères Kouachi avaient décimé la rédaction de Charlie-Hebdo.

Hayat Boumeddiene n’était pas au côté du terroriste durant son odyssée sanglante, contrairement à ce que les autorités avaient un temps envisagé. Elle restait cependant aux yeux des enquêteurs un témoin capital, et même une possible complice susceptible d’avoir fourni une aide logistique.

La jeune femme aurait notamment participé à des escroqueries aux véhicules afin de financer les projets de son compagnon, épousé religieusement et non civilement. C’est ce qui lui valait d’être visée par un mandat d’arrêt international dans l’enquête sur les attentats de janvier 2015.

On sait peu de choses sur ses années en Syrie, auréolées de son statut de veuve de combattant dans un califat de l’Etat islamique alors en pleine expansion. Une revue de propagande l’avait néanmoins mise en scène et la jeune femme se vantait d’avoir rejoint un pays régi « par les lois d’Allah ».

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