Hausse des violences conjugales pendant le confinement – Le Monde

La secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, a fait état, dimanche 29 mars, d’« indicateurs » laissant « penser qu’il y aurait une recrudescence des violences conjugales » depuis le début du confinement.

« Nous observons qu’il y a + 32 % de signalements de violences conjugales en zone gendarmerie en une semaine et + 36 % dans la zone de la Préfecture de police de Paris en une semaine également, a déclaré Mme Schiappa à l’antenne d’Europe 1. Ces indicateurs tendent à nous faire penser qu’il y aurait une recrudescence des violences conjugales pendant cette période de confinement », qui a commencé le 17 mars.

Lire aussi Confinement : les violences conjugales en hausse, un dispositif d’alerte mis en place dans les pharmacies

Alors qu’elle a annoncé samedi la mise en place à partir de lundi de « points d’accompagnement éphémères » dans des centres commerciaux pour accueillir les victimes et le déblocage d’un million d’euros pour venir en aide aux associations de terrain, la secrétaire d’Etat a précisé que des « gardes à vue » et des « condamnations » avaient eu lieu ces deux dernières semaines pour des faits de violences conjugales.

Lire aussi Coronavirus : des mesures d’exception pour une justice d’urgence

Mme Schiappa a néanmoins reconnu que le numéro d’appel 39-19 pour les victimes recevait nettement moins d’appels depuis le début de la période de confinement pour endiguer la propagation du coronavirus. « Ça veut dire qu’il est difficile de téléphoner quand vous êtes enfermés avec l’agresseur », a-t-elle constaté.

« Un voisin peut signaler des violences »

Pour contrer ce problème, elle a annoncé le lancement d’une « campagne pour faire connaître la plate-forme qui s’appelle arrêtonslesviolences.gouv.fr sur laquelle vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, vous avez des policiers et des gendarmes formés qui prennent des signalements, qui lancent des enquêtes et des interventions en matière de violences conjugales ».

« Un voisin, un témoin peut y signaler des violences. Il n’y aura aucune trace sur l’historique de l’ordinateur et on peut se déconnecter à tout moment. Nous lançons une campagne sur les réseaux sociaux, portée par des personnalités, comme Aurélie Saada du groupe Brigitte ou Sananas, youtubeuse influente, pour mieux la faire connaître », a précisé Mme Schiappa au Parisien samedi, déclarant s’assurer également que les centres d’hébergement pour les femmes victimes de violences « accueillent toujours de nouvelles personnes, dans le respect des mesures barrière ». Mille places supplémentaires devaient être ouvertes.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coronavirus : en Chine, les violences conjugales en hausse pendant le confinement

Pour celles qui vivent au quotidien dans un climat de violences, qu’elles soient psychologiques ou physiques, « le seul moment de respiration, c’est quand le conjoint quitte le domicile, rappelle Françoise Toutain, directrice d’un foyer d’hébergement spécialisé, le centre Flora-Tristan, dans les Hauts-de-Seine. Devoir cohabiter ainsi, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, c’est une souffrance constante. »

Lire aussi Avec le confinement, les associations craignent une aggravation des violences conjugales
Confinement : qui appeler si vous avez besoin de parler

La situation de confinement peut être source de détresse pour certaines personnes. Si vous avez besoin de parler, plusieurs dispositifs d’écoute restent disponibles pendant le confinement.

  • SOS-Amitié

Par téléphone au 01-42-96-26-26 (vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept) ou tchat en ligne (de 13 heures à 3 heures du lundi au dimanche)

  • Suicide écoute

01-45-39-40-00 (vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept)

  • Alcool Info Service

Par téléphone 0-980-980-930 (de 8 heures à 2 heures du matin, sept jours sur sept) ou tchat en ligne (de 8 heures à minuit)

  • Drogues Info Service

Par téléphone 0-800-23-13-13 (de 8 heures à 2 heures du matin, sept jours sur sept) ou tchat en ligne (de 8 heures à minuit)

  • Vous êtes victime de violences à l’intérieur de votre foyer ?

Pour les femmes victimes de violences conjugales, le 39-19 (de 9 heures à 19 heures, du lundi au samedi) ou en ligne sur Arretonslesviolences.gouv.fr (vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept). La secrétariat d’Etat chargé de l’égalité a par ailleurs mis en place des nouvelles mesures pour aider les personnes confinées avec des conjoints violents.

Pour les enfants en danger, le 119 (vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept).

  • La Croix Rouge

Par téléphone au 09 70 28 30 00, une ligne mise en place pour la période du confinement.

Conseils additionnels :

  • Ne restez pas collé aux chaînes et sites d’information. L’actualité peut être très anxiogène, aménagez-vous des coupures.
  • Certains psychologues, psychiatres et psychothérapeutes proposent des téléconsultations pendant le confinement. N’hésitez pas à contacter un professionnel de santé.

Le Monde avec AFP

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *