Haïti : le président Jovenel Moïse assassiné chez lui par un commando armé – LCI

L’épouse du président a été blessée dans l’attaque et hospitalisée, a précisé le Premier ministre. “Condamnant cet acte odieux, inhumain et barbare”, Claude Joseph appelle “la population au calme” et assure que “la situation sécuritaire du pays” est “sous contrôle”.

Haïti, pays des Caraïbes et nation la plus pauvre du continent américain, est gangrené par l’insécurité et notamment les enlèvements contre rançon menés par des gangs jouissant d’une quasi-impunité. Depuis début juin, des affrontements entre bandes rivales dans l’ouest de Port-au-Prince paralysent toute circulation entre la moitié sud du pays et la capitale haïtienne. Le 30 juin, 15 personnes avaient été tuées dans une fusillade en plein Port-au-Prince, dont un journaliste, Diego Charles, et une militante politique d’opposition, Antoinette Duclair.

Dans ce contexte, ultra tendu, Jovenel Moïse, 53 ans, qui n’avait aucune expérience en politique lors de son élection à la tête du pays en 2016 était vivement critiqué par la population civile, car accusé d’inaction.

Lundi, Alors que le précédent chef de gouvernement, Claude Joseph, n’avait même pas tenu trois mois à ce poste, le président avait nommé un nouveau Premier ministre, Ariel Henry, un médecin chirurgien de 71 ans. Bien que proche de l’opposition politique, la plupart des partis politiques rejetaient sa nomination comme premier ministre et continuaient d’exiger le départ du président.

Septième premier ministre de Jovenel Moïse en quatre ans, Il avait pour objectif de “former un gouvernement d’ouverture”, de “résoudre le problème criant de l’insécurité” et d’œuvrer à “la réalisation des élections générales et du référendum.”

Ce référendum constitutionnel, initialement prévu le 27 juin et reporté au 26 septembre, était voulu par le président, mais largement contesté par l’opposition et jusque dans le camp présidentiel, car la procédure est accusée de ne pas respecter les dispositions de l’actuelle Constitution. Le texte de cette réforme constitutionnelle visant à renforcer l’exécutif est encore en cours de rédaction. Deux avant-projets déjà présentés proposaient de supprimer le Sénat et d’ouvrir la possibilité d’effectuer deux mandats présidentiels successifs.

Le président dominicain, Luis Abinader a déploré et condamné cet assassinat sur Twitter. Il a également ordonné la fermeture immédiate de la frontière entre les deux pays. “Nous avons donné l’ordre de fermer immédiatement” la frontière de 380 kilomètres qui sépare Haïti de la République dominicaine, sur l’île d’Hispaniola, a annoncé la porte-parole du ministère de la Défense, Ceinett Sanchez, ce mercredi.

De son côté, la Maison Blanche condamne ce “terrible” et “tragique” assassinat et se déclare prête à apporter de l’aide au pays en crise.