Guerre en Ukraine. Plus de 20 000 morts à Marioupol, Biden évoque un génocide… Le point sur la nuit – Ouest-France

Le nombre de morts continue de grimper, au 48e jour de guerre en Ukraine. Dans la ville portuaire de Marioupol, sur le point de tomber aux mains des forces russes, les autorités estiment qu’environ 21 000 personnes ont perdu la vie.

Après avoir qualifié le président Poutine de « boucher » et de « criminel de guerre », Joe Biden a pour la première fois accusé l’armée russe de commettre un « génocide ». Cette qualification, jusque-là utilisée seulement par Volodymyr Zelensky, a été saluée par le président ukrainien, qui appelle l’Occident à livrer des armes lourdes pour poursuivre le combat.

Marioupol n’est toujours pas tombée, le maire déplore 21 000 morts

Malgré les rapports faisant état de la diminution des munitions et ressources ukrainiennes et de la reddition des troupes, Marioupol n’est toujours pas tombée le 12 avril.

Pavlo Kirilenko, le gouverneur ukrainien de la région de Donetsk, a par ailleurs indiqué, sur Telegram, que la ville assiégée est désormais en proie « jour et nuit » à « des combats de rue ». Il a cependant admis n’avoir « presque plus de contacts » avec Marioupol.

Selon le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaïlo Podoliak, sur Twitter, « les soldats ukrainiens sont encerclés et bloqués » dans la ville où « 90% des maisons » ont été détruites.

Prendre Marioupol permettrait aux Russes de consolider leurs gains territoriaux sur la bande côtière longeant la mer d’Azov en reliant la région du Donbass à la péninsule de Crimée, qu’ils ont annexée en 2014.

Le maire de la ville portuaire affirme qu’environ 21 000 personnes sont mortes dans cette ville, mais que les autorités ont dû cesser de compter les corps en raison des combats de rue, rapporte Reuters.

Les corps disparaissent dans les rues, a également souligné le maire Vadym Boychenko, qui soupçonne les forces russes d’en être responsables.

Les civils continuent de fuir l’Est avant l’assaut

Les civils continuent de fuir Kramatorsk, Sloviansk et la plupart des villes de l’est du pays sous contrôle ukrainien avant l’offensive russe annoncée, et surtout face aux bombardements qui se poursuivent, rapporte Le Monde. Le front se trouve à une cinquantaine de kilomètres des deux grandes villes. Les civils ont profité d’une dizaine de couloirs humanitaires ouverts mardi 12 avril, selon le gouvernement de Kiev.

Le gouverneur ukrainien de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, a exhorté les habitants à évacuer la zone le plus vite possible. Selon lui, les morgues de la région sont pleines, tandis que des fosses communes ont été découvertes dans la région. À Sievierodonetsk « il y a eu environ 400 enterrements » depuis le début de la guerre, souligne nos confrères. Selon le gouverneur de la région de Louhansk, la situation est aussi très compliquée dans deux autres villes situées sur la ligne de front, Popasna et Roubijne, partiellement occupées.

Biden parle de « génocide » en Ukraine, pour la première fois

Joe Biden a pour la première fois accusé l’armée russe de commettre un « génocide » en Ukraine ce mardi 12 avril, quelques semaines après avoir qualifié le président Poutine de « boucher » et de « criminel de guerre ».

« Le budget de votre famille, votre capacité à faire votre plein d’essence, rien de tout cela ne devrait dépendre du fait qu’un dictateur déclare la guerre et commet un génocide à l’autre bout du monde », a déclaré le président des États-Unis lors d’un déplacement dans l’Iowa consacré à la lutte contre l’inflation.

« Il est de plus en plus clair que Poutine essaie simplement d’effacer l’idée même de pouvoir être un Ukrainien », a ajouté Joe Biden.

Jusque-là, l’administration américaine n’avait pas prononcé le mot « génocide », employé uniquement par le président ukrainien.

Volodymyr Zelensky n’a pas tardé à louer « les mots vrais d’un vrai leader » sur Twitter. « Appeler les choses par leur nom est essentiel pour s’opposer au mal » a-t-il ajouté, exprimant sa reconnaissance envers l’aide américaine.

Poutine promet que « l’opération militaire de la Russie se poursuivra jusqu’à son achèvement complet »

De son côté, le président russe est apparu publiquement hors de Moscou, mardi, pour la première fois depuis le début de la guerre. Affirmant que les pourparlers de paix avec l’Ukraine étaient dans une « impasse », Vladimir Poutine a également rejeté les accusations d’atrocités commises par les Russes dans la banlieue de Kiev, assurant que le massacre de Boutcha était un « fake »

S’exprimant lors d’une conférence de presse dans un port spatial récemment construit dans l’Extrême-Orient russe, il a promis que « l’opération militaire de la Russie se poursuivra jusqu’à son achèvement complet ».

Mais « les objectifs de l’opération sont centrés sur la région de Donbass, dans l’Est de l’Ukraine », où les séparatistes pro-russes se battent depuis 2014, a-t-il précisé.

« Nous agirons de manière rythmée et calme, conformément au plan qui a été initialement proposé par l’état-major », a expliqué Poutine, pour qui « l’objectif est d’aider les personnes qui vivent dans le Donbass, qui ressentent leur lien indéfectible avec la Russie ».

Des analystes estiment que Vladimir Poutine, embourbé face à la résistance acharnée des Ukrainiens, veut obtenir une victoire dans cette région avant le défilé militaire du 9 mai marquant sur la Place Rouge la victoire soviétique sur les nazis en 1945.

L’utilisation d’armes chimiques à Marioupol ne peut être confirmée

Après les suspicions sur l’utilisation éventuelle d’armes chimiques par les forces russes à Marioupol, le président ukrainien a déclaré ce mercredi qu’il n’était pas possible de tirer des conclusions définitives, notant l’impossibilité de mener une véritable enquête dans le port assiégé.

Dans une allocution, Volodymyr Zelensky a répété que les menaces d’utiliser des armes chimiques proférées par certains en Russie signifiaient que l’Occident devait agir maintenant pour empêcher le déploiement de telles armes. Le président ukrainien n’a pas donné de détails supplémentaires.

Le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a confirmé qu’il était très difficile de vérifier les affirmations du régiment ukrainien Azov selon lesquelles trois soldats ont été blessés par « une substance toxique » lors d’une attaque lundi 11 avril, car Marioupol est toujours encerclée par les forces russes.

Toutefois, le chef de la diplomatie américaine affirme que les États-Unis disposent « d’informations crédibles » selon lesquelles la Russie « pourrait utiliser… des agents chimiques » dans la ville portuaire assiégée.

Zelensky propose d’échanger un proche de Poutine contre les Ukrainiens en captivité

Volodymyr Zelensky a proposé mardi soir à Moscou d’échanger le député et homme d’affaires ukrainien Viktor Medvedtchouk, proche du président Poutine, contre les Ukrainiens en captivité en Russie.

Les autorités ukrainiennes avaient plus tôt dans la journée annoncé l’arrestation de cet Ukrainien de 67 ans, assigné à résidence depuis mai 2021 après avoir été inculpé de « haute trahison » et de « tentative de pillage de ressources naturelles en Crimée », et en fuite depuis fin février.

Viktor Medvedtchouk, 12e fortune d’Ukraine en 2021 avec 620 millions de dollars selon le magazine Forbes, est connu pour ses liens avec Vladimir Poutine qui est, selon l’intéressé, le parrain de l’une de ses filles.

23,7 milliards d’euros d’actifs russes immobilisés par la France

La France a immobilisé à ce jour 23,7 milliards d’euros d’actifs russes sur son territoire, dont des biens immobiliers pour une valeur d’acquisition de 573,6 millions, depuis le début de la guerre en Ukraine, a fait savoir, mardi, le ministère français de l’Économie et des Finances.

Cette liste actualisée inclut en premier lieu 22,8 milliards d’euros bloqués sur les comptes français de la Banque centrale de Russie, confirmant un article du journal Le Parisien. S’y ajoutent 178 millions d’euros d’avoirs bancaires divers, détaille le ministère.

La France a également immobilisé quatre cargos, quatre yachts, dont le dernier mardi à Marseille, pour une valeur supérieure à 125,2 millions d’euros; six hélicoptères pour une valeur supérieure à 60 millions d’euros; et pour 7 millions d’euros d’œuvres d’art.

Les autorités françaises ont mis la main sur 33 biens immobiliers, dont 19 SCI (Société civile immobilière). Une dizaine de biens supplémentaires devraient prochainement s’ajouter à la liste, pour une valorisation totale qui flirtera avec les 24 milliards d’euros.

Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine fin février, les pays occidentaux ont adopté plusieurs trains de sanctions économiques. L’UE continue de discuter sur un sixième paquet de sanctions mais, contrairement aux cinq précédents, adoptés à l’unanimité, un consensus est plus difficile à trouver cette fois-ci.

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