Guerre en Ukraine. Meurtre en Russie, craintes de représailles, Zaporijjia… Le point au 179e jour – Ouest-France

La fille de l’ultranationaliste Alexandre Douguine a été tuée dans un attentat qui visait probablement ce proche de Vladimir Poutine. Accusé, Kiev nie toute implication, et craint des représailles alors que l’Ukraine s’apprête à fêter mercredi son indépendance de l’URSS. Les pressions occidentales pour faire inspecter la centrale nucléaire de Zaporijjia, qui a été le théâtre de bombardements, se poursuivent, après le feu vert de Vladimir Poutine vendredi. Voici un point de la situation au 179e jour de la guerre en Ukraine.

Assassinat de la fille d’un puissant idéologue proche de Poutine

Daria Douguina, la fille d’un idéologue russe proche du Kremlin, soutien fervent de l’invasion militaire russe en Ukraine, Alexandre Douguine, a été tuée samedi soir dans l’explosion de sa voiture dans la région de Moscou.

Journaliste et politologue, Daria Douguina, 30 ans, qui soutenait aussi l’offensive russe, était au volant d’une Toyota Land Cruiser au moment où celle-ci a explosé avant de prendre feu, sur une autoroute, à une quarantaine de kilomètres de Moscou.

Selon les enquêteurs, un engin explosif a été placé dans le véhicule, et tout porte à croire que « le crime a été planifié à l’avance et commandité », a communiqué le Comité d’enquête russe, chargé des principales investigations criminelles dans le pays. Une enquête pour « homicide » a été ouverte.

Selon des proches de la famille, c’est l’intellectuel et écrivain ultra-nationaliste Alexandre Douguine, 60 ans, qui était visé par l’explosion, Daria ayant emprunté la voiture de son père pour ce déplacement.

L’Ukraine nie toute implication dans la mort de Daria Douguina

Les séparatistes prorusses de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, ont accusé les forces ukrainiennes d’être derrière l’assassinat de Daria Douguina.

« Si la piste ukrainienne se confirme […] et elle doit être vérifiée par les autorités compétentes, il s’agira de la politique du terrorisme d’État mise en place par le régime de Kiev », a aussi réagi la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova.

Pour sa part, un conseiller de la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak, a démenti toute implication ukrainienne dans cet attentat.

« L’Ukraine n’a sans aucun doute rien à voir avec l’explosion d’hier, parce que nous ne sommes pas un État criminel », a-t-il affirmé, lors d’une intervention télévisée.

Crainte de l’Ukraine à l’approche de sa Fête nationale

Alors que l’Ukraine s’apprête à célébrer le 24 août son indépendance de l’URSS, proclamée en 1991, les autorités ont décidé d’interdire tout rassemblement public à compter du lundi 22 août jusqu’au jeudi 25 août à Kiev.

De même que le gouverneur de la région de Kharkiv (centre-est), a d’ores et déjà décidé d’imposer un long couvre-feu prévu du soir du 23 août au matin du 25 août. « Soyons le plus vigilant possible pendant la fête de notre indépendance », a demandé Oleg Synegoubov sur Telegram.

« La Russie pourrait s’efforcer de faire quelque chose de particulièrement dégoûtant, particulièrement cruel », a mis en garde le président ukrainien Volodymyr Zelensky samedi soir.

La date de mercredi marquera également les six mois exactement du début de l’invasion russe.

Appel à la « retenue » autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia

Les dirigeants américain, français, allemand et britannique ont appelé dimanche à la « retenue » autour de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, occupée par l’armée russe.

Les présidents Joe Biden et Emmanuel Macron ainsi que le chancelier Olaf Scholz et le Premier ministre Boris Johnson, qui se sont entretenus au téléphone, ont aussi demandé l’envoi « rapide » sur place d’une mission des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

La recrudescence des combats autour de cette centrale nucléaire du sud de l’Ukraine – les deux belligérants se rejetant mutuellement la responsabilité des attaques – a fait resurgir le spectre d’une catastrophe pire que celle de Tchernobyl.

Vendredi, la présidence française a affirmé que le chef de l’État russe Vladimir Poutine avait accepté que les inspecteurs de l’AIEA fassent une visite d’inspection à la centrale.

Un haut responsable du service de sécurité retrouvé mort

Le chef d’une antenne régionale du service de sécurité ukrainien (SBU), a été retrouvé mort à son domicile dans le centre de l’Ukraine, a indiqué dimanche le parquet général.

Tard samedi soir, l’épouse d’Oleksandre Nakonetchny a entendu le son d’un tir dans leur appartement à Kropyvnytsky avant de découvrir le corps de son mari atteint par balle dans l’une des pièces.

La police a ouvert une enquête pour établir la cause de son décès.

Selon un élu local, le responsable se serait tué en se tirant une balle dans la tête.

Oleksandre Nakonetchny dirigeait l’antenne du SBU dans la région de Kirovograd depuis janvier 2021.

Le président ukrainien avait limogé en juillet le chef du SBU Ivan Bakanov en lui reprochant des efforts insuffisants en matière de lutte contre les espions et collaborateurs de Moscou.

Volodymyr Zelensky avait alors annoncé une « révision des cadres » au sein du SBU, dont plusieurs hauts responsables ont été limogés ces derniers mois.

Les combats se poursuivent

Dans l’Est industriel et le Sud agricole de l’Ukraine, le gouverneur pro-Kiev de la région de Donetsk (Est) Pavlo Kyrylenko a fait état dimanche de quatre civils tués et deux autres blessés la veille par des Russes dans ce territoire.

Dans la région de Kharkiv (centre-est), deux civils ont été blessés dans des bombardements russes pendant la nuit, a de son côté indiqué le service d’État pour les situations d’urgence.

La région d’Odessa (Sud) a été visée par cinq missiles de croisière russes de type Kalibr lancés depuis la mer Noire, a indiqué le porte-parole de l’administration régionale Serguiï Bratchouk. Deux ont été abattus par la défense anti-aérienne et trois autres ont touché un silo sans faire de victimes, a-t-il ajouté.

« L’ennemi tente de poursuivre son offensive dans la région de Donetsk » et a réussi à occuper une partie de la localité Blagodatné dans la région de Mykolaïv (Sud), a de son côté déclaré l’armée ukrainienne dans son rapport matinal sur Facebook. Elle craint aussi des frappes russes depuis la Biélorussie, alliée de Moscou.

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