Guerre en Ukraine: Marioupol, dévastée par les bombes, vue par satellite – Le HuffPost

Maxar via Getty Images
Les images satellites de Marioupol, dévastée par les bombardements, prise par le satellite de la société Maxar le 9 mars 2022

UKRAINE – Les images de la désolation. L’enfer est à Marioupol, ville du sud-est de l’Ukraine encerclée par les troupes russes et cible des bombes russes depuis plusieurs jours. Trois personnes, dont une fillette, ont été tuées dans le bombardement d’un hôpital pédiatrique mercredi, a annoncé ce jeudi 10 mars la mairie. Des images satellites ont été dévoilées et montrent l’ampleur des dégâts. 

Sur le terrain, assiégés depuis plusieurs jours par les troupes russes, les habitants de cette ville portuaire sont privés d’électricité, d’eau et de gaz. Des tentatives d’évacuation de centaines de milliers de civils ont échoué à plusieurs reprises, les deux camps s’en rejetant mutuellement la responsabilité. “Les gens ont commencé à se battre pour la nourriture. D’autres ont détruit la voiture d’une autre personne pour en retirer l’essence”, raconte Sasha Volkov, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). 

Une dévastation visible depuis le ciel, comme en témoignent les images prises par la société privée Maxar, diffusées notamment sur Twitter. Maxar est une société de technologie spatiale américaine spécialisée dans la fabrication de satellites de télécommunication, et notamment d’observation de la Terre.

Un avant/après le carnage

La première image, prise par la société privée Maxar, montre les dégâts considérables causés aux épiceries et à un centre commercial de la ville. Dans les tweets ci-dessous, on peut voir “l’avant/après” bombardements et les bâtiments continuer de brûler. 

“Le 9 mars 2022 l’imagerie satellite prise à 10h16 heure locale montre des épiceries et des centres commerciaux qui ont été détruits dans la partie ouest de la ville ukrainienne de Marioupol ( Emplacement : 47.101, 37.504)”.

Idem avec ces images de bâtiments, soufflés par les bombes. 

“Dans ces images satellite avant et après de Marioupol en Ukraine, vous pouvez voir la destruction de maisons et de bâtiments. Les dernières images datent de 10h16, heure locale, le 9 mars 2022. (Lieu : 47.099, 37.662)”.

“Nos dernières images satellite de ce matin, 9 mars 2022, 10h16 heure locale, de la crise en Ukraine. Cet ensemble d’images avant et après montre des maisons et des bâtiments détruits dans la ville assiégée du sud de l’Ukraine, Marioupol (Emplacement : 47.104, 37.560)”.

“Nous ne pardonnerons jamais”

Les neuf jours de siège russe sur le port stratégique de Marioupol ont fait un total de 1207 morts parmi les civils, a affirmé mercredi soir la mairie dans un court texte sur sa chaîne Telegram.

“Neuf jours. Neuf jours de blocus de Marioupol. Neuf jours de bombardement continu de la population civile. Neuf jours, un demi-million de gens vivant sans électricité, eau, chauffage ni communications. Neuf jours que la ville est coupée du monde extérieur. Neuf jours – 1207 civils de Marioupol tués. Neuf jours de génocide de la population civile”, écrit la mairie dans ce texte.

Interrogée par l’AFP, la présidence ukrainienne a confirmé ces informations: “Nous n’avons pas le chiffre exact, mais le chiffre provisoire est juste”, a-t-elle indiqué. “Nous ne pardonnerons jamais. Nous n’oublierons jamais, nous tenons bon, nous le peuple de Marioupol”, indique encore la mairie alors que la ville.

Port clé ukrainien sur la mer d’Azov, cette ville industrielle comptait plus de 450.000 avant le début de l’invasion russe le 24 février. La prise de cette cité d’importance stratégique permettrait d’établir une continuité territoriale totale entre les forces russes en provenance de la Crimée annexée par Moscou et les troupes séparatistes et russes du Donbass (est).

Survivre dans une ville assiégée et bombardée 

“Tous les magasins et pharmacies ont été pillés il y a quatre ou cinq jours. Certaines personnes ont encore de la nourriture mais je ne sais pas combien de temps cela va durer”, affirme Sasha Volkov, depuis Marioupol, dans un enregistrement audio envoyé aux médias.

“Beaucoup n’ont pas du tout d’eau à boire (…). Beaucoup de gens disent ne pas avoir de nourriture pour les enfants”, poursuit-il. Selon ce responsable, un marché noir a vu le jour, où il est possible de trouver des légumes mais pas de viande. Il explique que les gens n’ont nulle part où aller et restent souvent confinés.

Les représentants du CICR présent dans la ville ont pu visiter leurs maisons détruites ou endommagées pour y récupérer de la nourriture pour quelques jours.  “Beaucoup d’entre nous ont commencé à tomber malade, en raison du froid et de l’humidité”, indique Sasha Volkov.

Environ 65 personnes se terrent dans le bâtiment où il se trouve: “L’abri au sous-sol est réservé aux enfants et à leurs mères, tandis que tous les autres adultes et les plus de douze ans dorment dans le bureau”.

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