Guerre en Ukraine : l’Europe tente de se mettre en ordre de bataille face à la probable aggravation du conflit – Le Monde

Charles Michel, président du Conseil européen, Emmanuel Macron, et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, à Versailles, le 11 mars 2022.

Se quitter sur une décision concrète pour l’Ukraine, afin de rassurer Kiev sur le fait que l’Union européenne (UE) est à ses côtés face à l’invasion russe. Vendredi 11 mars, au deuxième jour du sommet de Versailles, qui rassemblait les chefs d’Etat et de gouvernement européens, les Vingt-Sept ont envoyé un signal, en espèces sonnantes et trébuchantes, au président Volodymyr Zelensky. Ils ont décidé de doubler, pour la porter à 1 milliard d’euros, l’enveloppe destinée à financer la livraison d’armes à l’Ukraine afin de l’aider à résister aux attaques de l’armée russe.

Pour le reste, Volodymyr Zelensky, en contact à distance avec ses homologues européens jeudi et vendredi, n’a pas obtenu gain de cause. A sa demande d’une adhésion « sans délai » à l’UE, les Vingt-Sept ont répondu par la négative. Après un long débat entre l’Est et l’Ouest du continent, ils ont assuré qu’ils allaient resserrer leurs liens économiques et politiques avec Kiev et que ce pays aux frontières de l’Union avait vocation à faire partie de « la famille européenne ».

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Les Européens voulaient entrouvrir la porte, alors qu’une procédure d’adhésion est un long processus, de surcroît jamais mené avec un pays en situation de guerre ouverte, susceptible de passer sous contrôle russe. Comme l’a rappelé Andrej Plenkovic, le premier ministre croate, en référence à la réunification, « à part l’Allemagne de l’Est à l’époque de Helmut Kohl, personne n’a intégré l’UE en une nuit ».

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Pas d’embargo immédiat sur le pétrole et le gaz russes

Les Vingt-Sept n’ont pas non plus accédé à la demande de Volodymyr Zelensky de décider d’un embargo sur les hydrocarbures russes, afin de priver Vladimir Poutine des devises avec lesquelles il finance sa guerre. Berlin et Rome, très dépendants de l’énergie russe, ne voulaient pas entendre parler d’une telle mesure.

Ceci dit, à défaut d’un embargo rapide, la Commission travaille à un plan qui pourrait, pour Moscou, s’y assimiler : la réduction de la dépendance européenne au gaz russe de deux tiers d’ici à la fin de l’année et de 100 % d’ici à 2027. « C’est faisable », a affirmé Ursula von der Leyen, qui présentera ses propositions concrètes dans les prochaines semaines. Avant de juger nécessaire de préciser : « Ce n’est pas une interdiction des importations [russes]. »

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Reste à voir si l’exécutif communautaire parviendra à mettre en musique ses ambitions et s’il sera ensuite suivi par les Etats membres. Pour Sanna Marin, la dirigeante finlandaise, « nous devons nous débarrasser le plus vite possible des énergies fossiles russes. C’est une situation très difficile d’avoir, d’un côté, des sanctions financières très dures, et, de l’autre côté, de soutenir et, en vérité, de financer la guerre russe en achetant du gaz et du pétrole ».

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