Guerre en Ukraine : les puissances occidentales préparent l’exclusion de certaines banques russes du réseau financier Swift – Le Monde

De gauche à droite : le président français, Emmanuel Macron, le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à Bruxelles, le 25 février 2022.

« Swift, c’est l’arme nucléaire financière », avait lancé, vendredi 25 février, le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire. Une arme que les alliés occidentaux se sont résolus à utiliser dans le cadre d’une nouvelle volée de sanctions financières contre Moscou après l’invasion de l’Ukraine, en planifiant d’exclure de nombreuses banques russes du système international de transactions financières Swift, rouage essentiel de la finance et du commerce internationaux.

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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, l’a annoncé, dans la nuit de samedi à dimanche. « Nous nous engageons à faire en sorte qu’un certain nombre de banques russes soient retirées de Swift, a-t-elle déclaré. Cela les empêchera d’opérer dans le monde entier et bloquera effectivement les exportations et les importations russes. » Sont concernées « toutes les banques russes déjà sanctionnées par la communauté internationale, ainsi que d’autres établissements si nécessaire », a complété le porte-parole du gouvernement allemand, dont le pays préside actuellement le forum du G7. Les noms desdites banques n’ont toutefois pas été précisés.

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Les puissances occidentales ont également déclaré qu’elles imposeraient des restrictions à la Banque de Russie, pour limiter sa capacité à soutenir le rouble et à financer l’effort de guerre. « Nous paralyserons les actifs de la banque centrale de Russie. Cela gèlera ses transactions. Et il lui sera impossible de liquider ses actifs », a précisé Ursula von der Leyen. Ces mesures visent à empêcher Vladimir Poutine d’utiliser les 630 milliards de dollars (559 milliards d’euros) de réserves en devises de la banque centrale, un « trésor de guerre », selon les termes de Mme von der Leyen, que la Russie est parvenue à constituer grâce notamment à la remontée des cours des hydrocarbures.

Un communiqué recensant ces nouvelles sanctions a été endossé par la Commission européenne, la France, l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Canada. Elles seront appliquées « dans les jours à venir ».

La menace Swift déjà brandie ces dernières années

Les Occidentaux ont donc choisi de ne pas débrancher l’ensemble des banques russes du système Swift. Cette décision est le fruit d’un compromis. Plusieurs Etats européens, dont l’Italie, l’Allemagne ou la Hongrie, avaient dans un premier temps exprimé des réserves face à un blocage qui paralyserait tout paiement de marchandises venues de Russie ou à destination de la Russie. « Les Allemands, notamment, ne souhaitaient pas exclure l’ensemble des banques russes qui leur permettent d’acheter du gaz », explique-t-on dans l’entourage d’un ministre européen.

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