Guerre en Ukraine : les Européens prêts à un embargo sur le charbon russe – Le Monde

Une mine de charbon à ciel ouvert à Kemerovo, en Russie, en 2015.

Les atrocités commises par l’armée russe à Boutcha, en Ukraine, ont fait rapidement bouger les lignes au sein du camp occidental. Alors que les Etats-Unis et le Canada annonçaient de nouvelles sanctions à venir contre Moscou, Paris et Berlin ont décidé, lundi 4 avril, de suivre un mouvement amorcé dès la semaine dernière dans plusieurs pays de l’Union européenne (UE) en expulsant massivement des diplomates russes suspectés d’espionnage. Trente-cinq d’entre eux quitteront la France en raison de leurs « activités contraires à l’intérêt [du pays] », une quarantaine d’autres devront partir d’Allemagne parce qu’ils représenteraient une menace pour les personnes recherchant une protection, a déclaré la ministre des affaires étrangères, Annalena Baerbock.

La Lituanie a, elle, annoncé l’expulsion de l’ambassadeur de Russie et le rappel de son ambassadeur à Moscou. L’Espagne a saisi, à Palma de Majorque, le yacht de l’oligarque Viktor Vekselberg, visé par des sanctions américaines – mais pas européennes à ce stade. La Finlande a arraisonné trois navires russes chargés de biens visés par les sanctions européennes, tandis que la Pologne prônait une interdiction de visa pour tous les citoyens russes, une mesure que Varsovie espère voir débattue au niveau européen.

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Avant le week-end des 2 et 3 avril, les Vingt-Sept préparaient un cinquième paquet de sanctions, notamment l’interdiction des exportations vers la Russie de certains biens technologiques et l’arrêt des importations au sein de l’Union de certains matériaux russes, et qui prévoyait aussi le gel des avoirs de nouveaux oligarques ou de proches de Vladimir Poutine, ainsi que d’entreprises, dont des banques.

Ajouter un volet énergie aux sanctions

Durant le week-end, les capitales et la Commission – à laquelle il revient de proposer des sanctions qui doivent ensuite être endossées par les Etats membres – se sont concertées afin de savoir s’il était possible d’alourdir les mesures et de leur ajouter un volet énergie, ou s’il convenait de prendre un peu plus de temps. Lundi 4 avril au matin, sur France Inter, le président français, Emmanuel Macron, s’est dit « favorable » à un embargo sur le pétrole et le charbon russes, décidé par l’UE.

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Finalement, lundi 4 avril au soir, il semblait acquis que les Européens étaient prêts à faire un premier pas, en décidant d’un embargo sur le charbon. Il restait à déterminer quand la mesure s’appliquerait précisément, alors que des bateaux étaient déjà en route vers des ports européens et que l’interruption de certains contrats nécessite une période de transition.

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