Guerre en Ukraine. L’armée russe recule, Zelensky appelle à manifester… Le point sur la nuit – Ouest-France

À l’aube du 29e jour de guerre, les troupes russes piétinent sur plusieurs fronts en Ukraine, notamment autour de la capitale. Faute de réussir à s’emparer des grandes villes, l’armée de Vladimir Poutine continue de les bombarder, certaines sources officielles la soupçonnant d’utiliser parfois des bombes au phosphore.

Et alors que les chefs d’État et de gouvernement occidentaux se réunissent ce jeudi 24 mars à Bruxelles pour les sommets de l’UE, de l’OTAN et du G7, Volodymyr Zelensky a lancé un appel enflammé aux citoyens du monde entier à manifester contre l’invasion russe de son pays, un mois jour pour jour après son commencement.

Situation sur le terrain, bilan humain, négociations, sanctions : on fait le point sur les événements qui ont marqué ces dernières heures.

L’armée russe recule

Les troupes russes ont reculé de plus 30 km à l’est de Kiev depuis 24 heures et ont commencé à établir des positions défensives sur plusieurs fronts dans le pays, a indiqué dans la nuit de mercredi à jeudi un haut responsable du Pentagone.

« Les Ukrainiens ont réussi à repousser les Russes à 55 km à l’est et au nord-est de Kiev », a déclaré à la presse ce haut responsable ayant requis l’anonymat, alors que le Pentagone estimait encore mardi que les forces russes se trouvaient à 15 à 20 km du centre de la capitale.

« Nous commençons à constater qu’ils se retranchent et qu’ils établissent des positions défensives », a-t-il ajouté. « Ce n’est pas qu’ils n’avancent pas, c’est qu’ils ne tentent pas d’avancer »

À Kharkiv, à l’Est, où les combats restent intenses, les forces russes sont encore à 15 à 20 km du centre-ville et elles font face à une résistance « très ferme » des Ukrainiens.

Selon le responsable du ministère américain de la Défense, l’armée russe semble donner désormais la priorité aux régions séparatistes pro-russes de Lougansk et Donetsk.

L’Ukraine accuse les Russes d’utiliser des bombes au phosphore

L’ambassadeur d’Ukraine en France, Vadym Omelchenko, a affirmé mercredi 23 mars, sur BFMTV détenir des preuves que la Russie avait utilisé du phosphore blanc lors de bombardements à Izioum, dans l’est du pays. « Des spécialistes doivent venir pour confirmer cela à 100%. Aujourd’hui, nous considérons à 90% qu’il s’agit de bombes au phosphore », a pour sa part déclaré le maire d’Irpin (dans la banlieue de Kiev) à la chaîne d’information.

Cette arme, qui peut servir pour illuminer un champ de bataille la nuit ou produire de la fumée, peut également être utilisée à des fins incendiaires. « C’est un produit chimique qui a la particularité de brûler au contact de l’air », explique Michel Goya, consultant défense de BFMTV. Comme toute arme, son usage est interdit contre les civils, mais elle n’est toutefois pas considérée comme arme chimique ou bactériologique.

Nouvelle menace nucléaire

Si l’utilisation de cette arme incendiaire doit encore être prouvée, la Russie continue d’agiter la menace nucléaire.

Dans une interview accordée à Sky News, l’ambassadeur adjoint russe auprès des Nations unies a affirmé que son pays conservait le droit d’utiliser des armes nucléaires si l’OTAN « provoquait » la Russie.

Lorsque la journaliste lui demande si Vladimir Poutine a raison de faire planer la perspective d’une guerre nucléaire sur le reste du monde, Dmitry Polyanskiy répond : « si la Russie est provoquée par l’OTAN, si la Russie est attaquée par l’OTAN, je ne sais pas… nous sommes une puissance nucléaire, pourquoi pas ? », ajoutant « ce n’est pas une bonne chose de menacer la Russie et d’essayer d’interférer. Quand vous traitez avec une puissance nucléaire, vous devez calculer tous les résultats possibles de votre comportement. »

Une équipe américaine réfléchit aux réponses en cas d’attaque chimique ou nucléaire

Selon le New York Times, la Maison Blanche a discrètement constitué une équipe de responsables de la sécurité nationale afin d’esquisser des scénarios sur la manière dont les États-Unis et leurs alliés devraient réagir si Vladimir Poutine utilisait des armes chimiques, biologiques ou nucléaires.

Selon plusieurs responsables impliqués dans le processus, la « Tiger Team » examine également les réponses à apporter si le président russe pénètre sur le territoire de l’OTAN pour attaquer les convois apportant des armes et de l’aide à l’Ukraine.

Se réunissant trois fois par semaine, dans le cadre de sessions confidentielles, l’équipe étudie également les options en cas d’expansion de la guerre aux pays voisins, notamment la Moldavie et la Géorgie.

Zelensky appelle à des manifestations dans le monde entier

Après s’être exprimé mercredi après-midi devant les députés et sénateurs français, le président ukrainien a appelé dans la soirée les citoyens du monde entier à descendre dans les rues pour protester contre l’invasion de son pays par la Russie.

« Allez-y avec des symboles ukrainiens pour défendre l’Ukraine, pour défendre la liberté, pour défendre la vie ! », a lancé Volodymyr Zelensky dans un message vidéo en anglais. « Retrouvez-vous sur les places, dans la rue, montrez-vous et faites-vous entendre ! »

Ce discours enflammé intervient à la veille de la date marquant le premier mois de l’invasion russe. Le président ukrainien appelle le monde à « se lever contre la guerre à partir du 24 mars »

« Exprimez-vous, manifestez depuis vos bureaux, vos maisons, vos écoles et vos universités, manifestez au nom de la paix ! », a-t-il martelé.

Renault suspend ses activités à Moscou

Dans un geste d’apaisement, le constructeur automobile français Renault a annoncé mercredi soir suspendre immédiatement les « activités de l’usine Renault de Moscou » et évaluer « les options possibles concernant sa participation » dans sa filiale russe AvtoVAZ, alors que la pression monte sur sa présence, importante, en Russie.

Cette usine produit des SUV Duster, Kaptur, Arkana et Nissan Terrano. Mais la majorité de la présence du groupe en Russie passe par sa filiale AvtoVAZ, qui l’a aidé à vendre près de 500 000 véhicules en 2021, faisant du pays son deuxième marché derrière l’Europe.

Un peu plus tôt dans la journée, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba avait appelé à un « boycott » mondial de Renault en raison de « son refus de quitter la Russie ».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait déjà exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir « la machine de guerre » russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin, lors de son discours devant le Parlement français.

Le Royaume-Uni va livrer 6 000 missiles supplémentaires

Le Royaume-Uni va livrer 6 000 missiles supplémentaires à l’Ukraine, multipliant par plus de deux ses livraisons d’armes létales défensives après l’invasion russe du pays, a annoncé mercredi le Premier ministre britannique.

« Le Royaume-Uni travaillera avec ses alliés pour accroître le soutien militaire et économique à l’Ukraine », a indiqué Boris Johnson avant les sommets de l’Otan et du G7 prévus ce jeudi à Bruxelles.. Il a également annoncé aussi une aide de 25 millions de livres (30 millions d’euros) pour l’armée ukrainienne.

De son côté, l’OTAN va déployer quatre nouveaux groupements tactiques en Bulgarie, Roumanie, Hongrie et Slovaquie pour renforcer ses défenses contre la Russie sur son flanc oriental. L’alliance Atlantique est « préparée à protéger les alliés contre une attaque nucléaire », a annoncé mercredi son secrétaire général.

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