Guerre en Ukraine : la Russie bombarde des cibles militaires dans tout le pays, l’Ukraine rompt ses relations diplomatiques avec Moscou – Le Monde

Bonjour Kévin,

Vladimir Poutine a une obsession : faire revenir l’Ukraine dans le giron de la Russie et faire reculer l’OTAN. Pour de nombreux Russes de sa génération, la disparition de l’URSS et de sa sphère d’influence, à partir de 1989, reste une blessure.

Poutine, alors officier du KGB en poste en Allemagne de l’Est, a vécu la défaite aux premières loges. Humiliation et indigence d’une partie de la population russe contrastent alors avec le triomphalisme et la prospérité de l’Occident. De quoi le convaincre, selon sa propre formule, que la fin de l’Union soviétique est « la plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle » – la Russie a pourtant connu deux guerres mondiales.

De quoi nourrir aussi un désir de revanche, l’OTAN et l’Union européenne (UE) s’élargissant progressivement aux anciens vassaux de Moscou. Pour le président russe, sa mission historique est donc d’arrêter ce qu’il considère comme une invasion de sa zone d’influence. Au nom de la sécurité de la Russie, l’Ukraine devient une ligne rouge.

Signe de la détermination du Kremlin, après une révolution pro-occidentale en 2014 à Kiev, la Crimée ukrainienne est annexée.

Pour Poutine, son voisin a tort de se voir en victime de l’impérialisme tsariste, puis soviétique, et désormais russe. Et ses deux révolutions (en 2005 et en 2014) ayant chassé des élites prorusses sont le résultat de complots occidentaux. Pour le maître du Kremlin, Moscou doit se montrer fort, voire terrifiant. « Si le combat est inévitable, il faut frapper le premier », disait-il en 2015.

Idéologiquement, il y a la négation de la nation ukrainienne. Dès 2008, selon des médias russes et américains, le président russe affirme à son homologue américain, George W. Bush, que l’Ukraine « n’est même pas un Etat ». En décembre, il a proclamé lors de sa conférence de presse annuelle que ce pays est une invention de Lénine.

En somme, il s’agit pour le pouvoir russe de rétablir le cours « naturel » des choses en Ukraine. Moscou le dit et le répète : l’Occident a profité de la faiblesse post-soviétique de la Russie pour camper dans son voisinage. Et Poutine réclame ni plus ni moins que l’OTAN revienne à ses lignes de 1997 et renonce à l’architecture sécuritaire issue de la guerre froide.

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