Guerre en Ukraine : Kiev bombardée pendant la visite du chef de l’ONU – 20 Minutes

Si Moscou voulait envoyer un message, il est clair. Des missiles russes ont frappé jeudi soir Kiev, pour la première fois depuis la mi-avril, faisant dix blessés, en pleine visite du secrétaire général de l’ONU. Antonio Guterres est « choqué », mais « en sécurité », a pour sa part tenu à rassurer un porte-parole des Nations unies, déplorant que « cela soit arrivé à proximité de là où nous nous trouvions », bien que ce soit une « zone de guerre ».

« Dans la soirée, l’ennemi a tiré sur Kiev. Deux frappes sur le quartier de Chevchenkovsky », « sur les étages inférieurs d’un immeuble résidentiel », a dit le maire de la capitale, Vitali Klitschko. Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky ce sont « cinq missiles » qui se sont abattus sur la capitale.

« Cela en dit long sur la véritable attitude de la Russie envers les institutions internationales, sur les efforts des dirigeants russes pour humilier l’ONU et tout ce que l’organisation représente », a commenté le chef de l’Etat ukrainien dans une vidéo.

Missiles de croisière

Les services de secours ont écrit sur Facebook que 10 personnes avaient été blessées dans les attaques de missiles. Un immeuble résidentiel de 25 étages était visé « dont les deux premiers étages ont été partiellement détruits », selon la même source.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba, selon lequel les engins tirés étaient des missiles de croisière, a évoqué à ce sujet un « acte odieux de barbarie » et le chef de l’administration présidentielle, Andriï Iermak, a appelé à priver la Russie de son droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU.

Arrivé jeudi en Ukraine, où il se rendait pour la première fois depuis le début du conflit, M. Guterres s’est entretenu avec Zelensky, regrettant que le Conseil de sécurité n’ait pas réussi à empêcher et arrêter la guerre déclenchée le 24 février par Moscou. « L’invasion de l’Ukraine par la Russie est une violation de son intégrité territoriale et de la Charte des Nations unies », a-t-il une nouvelle fois déclaré.

8.000 cas de crimes de guerre présumés

« Dix soldats de la 64e brigade de fusiliers motorisés russe, appartenant à la 35e armée russe, ont été mis en examen » pour des crimes de guerre présumés à Boutcha, ont le même jour annoncé sur Telegram les services de la procureure générale d’Ukraine.

Les enquêteurs ukrainiens ont par ailleurs identifié « plus de 8.000 cas » présumés de crimes de guerre depuis le début de l’invasion russe, a ensuite précisé Iryna Venediktova dans un entretien avec le média allemand Deutsche Welle.

Le 2 avril, à Boutcha, des journalistes de l’AFP ont découvert une rue jonchée de cadavres, ceux d’hommes habillés en civils. Et les Nations unies ont affirmé avoir documenté le « meurtre, y compris certains par exécution sommaire », de 50 civils, après une mission dans cette ville le 9 avril.

Ces mises en examen sont les premières depuis ces découvertes macabres.

« Apocalypse » à Marioupol

L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a quant à elle appelé jeudi à la création d’un « tribunal pénal international (TPI) ad hoc » afin de juger « les auteurs du crime d’agression contre l’Ukraine ».

Dans le même temps, la coordinatrice des Nations unies en Ukraine a annoncé qu’elle partait dans le sud de ce pays préparer une tentative d’évacuation de la ville portuaire assiégée et dévastée de Marioupol, presque entièrement contrôlée par les forces russes.

L’ONU fait « tout son possible » pour évacuer les civils de « l’apocalypse » dans cette cité, a assuré jeudi Guterres, selon qui il s’agit d’« une crise dans la crise », ajoutant que « des milliers de civils ont besoin d’une aide vitale ».

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