Guerre en Ukraine en direct : une « fosse commune » découverte à Izioum, ville abandonnée par l’armée russe, selon Volodymyr Zelensky – Le Monde

Désertions, refus d’obéir, moral en berne… Face à un conflit hautement destructeur en matériel et en hommes, l’armée russe – dont les pertes précises restent inconnues – a été rapidement confrontée à des problèmes de gestion des hommes.

Plusieurs généraux et un grand nombre d’officiers sont par ailleurs tombés au champ d’honneur, paralysant plus encore une chaîne de commandement déjà décrite comme peu réactive. Or, leur remplacement est d’autant plus compliqué qu’« il y a un problème de formation des cadres, en particulier l’absence de corps de sous-officiers dans l’armée russe », estime un haut responsable militaire français. Selon lui, les sous-officiers sont prélevés parmi les soldats les plus anciens. Or « un sous-officier, c’est un expert en son domaine », assure-t-il. Et « quand la seule relation avec ses subordonnés c’est le rapport de force », il est compliqué de « monter à l’assaut ».

Forte de son image flatteuse héritée des heures de gloire de l’Armée rouge, parfois regardée jusque dans les états-majors occidentaux par le prisme de la bataille de Stalingrad en 1942-1943, l’armée russe apparaît en réalité certes forte par le nombre, mais faible par sa qualité. Et ses lacunes s’accroissent au fur et à mesure que le conflit dure et que ses pertes s’accumulent.

« Une armée est une somme de compétences et de capacités. Faute d’une infrastructure solide de recrutement/apprentissage/innovation, la somme russe a diminué constamment », constate l’ex-colonel et historien de la guerre Michel Goya. « La force de manœuvre russe s’est affaiblie, mal remplacée par des unités moins nombreuses et de moindre qualité. »

Pire peut-être encore, l’armée russe est minée par un mensonge institutionnalisé. L’historien Chris Owen a publié des propos de soldats russes, diffusés pour certains à des fins de propagande par les Ukrainiens, mais pour autant révélateurs. Ils font état de manœuvres réduites pour détourner des budgets, d’évaluations faussées de l’état d’une unité de combat, de rapports objectivement faux sur les résultats d’une opération. « La planification s’appuie sur les rapports. Et les rapports sont différents de la réalité », résume Chris Owen, qui assure que le caractère mensonger des documents circulant dans l’armée a été documenté « dans des unités russes de tous les fronts et de tous les métiers, des parachutistes à l’infanterie mécanisée ».

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