Guerre en Ukraine, en direct : L’UE lance l’examen des candidatures de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie – Le Monde

Bonjour Espoir, l’option, évoquée par plusieurs responsables occidentaux, de fournir en urgence des avions de chasse aux Ukrainiens s’annonce complexe à mettre en œuvre. La flotte militaire ukrainienne est composée de vieux avions de chasse soviétiques de type Mig-29 et Soukhoï-27, ainsi que de chasseurs bombardiers Soukhoï-25, selon le recensement annuel de l’International Institute for Strategic Studies (IISS). Ces appareils sont les seuls que les pilotes ukrainiens pourraient manier sans formation préalable.

Car il s’agirait bien de laisser le manche aux Ukrainiens eux-mêmes, pour ne pas être accusé de prendre part au conflit. Emmanuel Macron a déclaré qu’il faut « faire stopper cette guerre sans devenir nous-mêmes des belligérants ». Dans la même logique, l’OTAN refuse de mettre en place une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, malgré les demandes de Kiev.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a évoqué la livraison d’avions de chasse de facture soviétique par des pays membres qui en sont dotés. Selon l’IISS, seuls quelques pays d’Europe de l’Est, anciens membres du pacte de Varsovie, disposent officiellement dans leur flotte de Mig-29 soviétiques, dont les capacités antiaériennes sont celles qui correspondent le plus aux besoins ukrainiens pour combattre la chasse russe : la Slovaquie (14), la Bulgarie (11) et la Pologne (28), qui a reçu cette flotte de l’Allemagne pour un euro symbolique au début des années 2000.

Dimanche, lors d’une visite en Moldavie, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a accrédité la thèse d’un envoi de chasseurs à l’Ukraine en affirmant que les Etats-Unis étudiaient « activement » un accord en ce sens avec Varsovie, tout en précisant qu’il était « impossible de parler d’un calendrier ». Selon des médias américains, Washington serait prêt en échange à fournir des chasseurs F-16 à la Pologne pour remplacer ces appareils.

Interrogé dimanche sur un possible envoi d’avions de chasse depuis l’Union européenne vers l’Ukraine, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a, de son côté, recommandé la « discrétion » sur ce dossier :

« Je pense qu’il est opportun, dans la situation dans laquelle nous sommes, que chaque pays fasse preuve de discrétion sur les matériels livrés à l’Ukraine. »

Pour l’heure, Varsovie, comme les autres pays de l’Est membres de l’OTAN disposant de ces avions soviétiques, reste sur la retenue. Deux facteurs pourraient l’expliquer : la volonté de la Pologne de ne pas affaiblir sa propre flotte de chasse avec une guerre à ses portes et la crainte d’être assimilée à un belligérant par la Russie.

Les services du premier ministre polonais ont écrit, dimanche, sur Twitter :

« La Pologne n’enverra pas ses avions de chasse en Ukraine et n’autorisera pas non plus l’utilisation de ses aéroports. Nous apportons une aide significative dans de nombreux autres domaines. »

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