Guerre en Ukraine, en direct : la Suède et la Finlande demandent à rejoindre l’OTAN – Le Monde

Ce qu’il faut savoir sur la possible adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN

Après des décennies à l’écart des alliances militaires, la Finlande a annoncé, dimanche, sa candidature à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et la Suède pourrait suivre, du fait de leur l’inquiétude vis-à-vis de la Russie après l’invasion de l’Ukraine.

  • Un tournant historique

Pendant des décennies, la plupart des Suédois et des Finlandais ont été attachés à leur longue politique de non-alignement militaire. Mais l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, a marqué un tournant drastique, notamment pour la Finlande qui partage une frontière de près de 1 300 kilomètres avec la Russie.

Alors que le soutien à une intégration tournait autour de 20 % à 30 % depuis vingt ans, les derniers sondages suggèrent aujourd’hui que plus de 70 % des Finlandais et 50 % des Suédois soutiennent une adhésion. Dans les deux pays, de nombreux partis ont été ou sont en train de changer de position sur la question.

Au Parlement finlandais, une majorité-fleuve en faveur de l’adhésion se dessine. En Suède, le Parti social-démocrate, historiquement opposé à rejoindre l’OTAN, se prononce ce dimanche, avec un feu vert ouvrant la voie à une candidature du pays.

  • Neutralité et non-alignement

Cédée par la Suède à la Russie en 1809, la Finlande proclame son indépendance de la Russie à l’occasion de la révolution bolchevique de 1917. Envahi par l’Union soviétique en 1939, le pays résiste lors des trois mois de la « guerre d’hiver ». Après la reprise du conflit en 1941, la Finlande est contrainte à un armistice. Les dirigeants finlandais acceptent de rester en dehors de la coopération militaire occidentale dans une forme de neutralité forcée restée dans l’histoire sous le nom de « finlandisation ».

Le pays échappe au rang d’Etat satellite de l’URSS, mais reste sous l’œil de Moscou sur sa politique étrangère et militaire. Après la chute de l’Union soviétique, la Finlande adhère à l’Union européenne (1995) et au Partenariat pour la paix de l’OTAN, mais reste officiellement militairement non-alignée.

La Suède, elle, a maintenu pendant près de deux siècles une politique officielle de neutralité héritée de la fin des guerres napoléoniennes, notamment durant les deux guerres mondiales. Si elle a participé à des missions militaires en Afghanistan ou plus récemment au Mali, elle n’a pas été en guerre depuis un conflit en 1814 avec la Norvège.

Dans les années 1990, sa politique de neutralité est amendée en un non-alignement militaire « visant à permettre » la neutralité en cas de guerre.

  • Armée : réserves massives en Finlande, réinvestissement en Suède

Durant la guerre froide, Suède et Finlande consacrent d’importants moyens (de 4 % à 5 % de leur produit intérieur brut) à leurs armées, conséquence de leur absence d’alliés militaires. Avec la disparition de la menace soviétique, toutes deux réduisent leurs crédits, mais la Finlande maintient un recours massif au service militaire et aux réservistes.

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