Guerre en Ukraine en direct : la situation à Marioupol est « inhumaine », selon Zelensky ; Moscou affirme avoir détruit une nouvelle usine militaire près de Kiev – Le Monde
La ville de Marioupol comptait, avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, plus de 440 000 habitants. Après près de deux mois de siège, des estimations disent qu’environ 100 000 civils demeurent pris au piège de la cité portuaire.
Selon le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, David Beasley, ces quelque 100 000 personnes sont au bord de la famine, manquant également d’eau et de source de chauffage. « La situation à Marioupol reste aussi grave qu’elle peut l’être. Tout simplement inhumaine », s’est à nouveau emporté le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans son adresse quotidienne.
En termes de bilan humain, « Marioupol, cela peut être dix fois Borodianka », une localité située non loin de Kiev détruite après avoir été pilonnée et théâtre d’exactions présumées pendant son occupation, a martelé le président ukrainien. M. Zelensky et la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova, avaient déjà dit que la situation à Borodianka était elle-même pire qu’à Boutcha, où de nombreux corps de civils ont été retrouvés après le retrait des troupes russes.
Quant à la capacité des forces ukrainiennes encore présentes à Marioupol à résister, elle est bien difficile à évaluer. Les Russes affirment, depuis plusieurs jours déjà, tenir la cité portuaire, ce que les Ukrainiens contestaient, disant que des poches de résistance demeuraient. De source militaire occidentale, il restait, il y a sept jours, encore 3 000 soldats ukrainiens à l’intérieur de Marioupol, en position défensive, notamment dans une usine sidérurgique équipée de profonds souterrains. Les Ukrainiens contenaient les assauts dans le sud-ouest et l’est de Marioupol, en particulier le port et l’usine métallurgique Azovstal, selon l’institut pour l’étude de la guerre (Institute for the Study of War, ISW).
Le ministère de la défense russe a demandé dimanche à ces derniers combattants retranchés dans le complexe métallurgique de cesser les combats dimanche à 5 heures, heure française, et d’évacuer les lieux avant midi. A part cette poche de résistance, « l’entièreté du territoire de la ville de Marioupol a été débarrassée des militants de la formation nazie Azov, des mercenaires étrangers et des militaires ukrainiens », a-t-il affirmé.
A notre connaissance, Kiev n’avait, pour l’instant, pas répondu à cet appel à déposer les armes.