Guerre en Ukraine, en direct : la Russie accusée de « crimes de guerre », 100 000 réfugiés en vingt-quatre heures… – Le Monde

A Marioupol, le reportage glaçant des deux derniers journalistes d’Associated Press présents sur place

Une femme enlace son enfant dans un couloir d’un hôpital de Marioupol, le 11 mars 2022.

La ville de Marioupol, assiégée depuis seize jours, est devenue le symbole de l’enfer que vivent les civils depuis le début de la guerre en Ukraine. Un enfer qu’ont décrit deux journalistes d’Associated Press (AP), agence de presse américaine, les seuls reporters étrangers à être restés sur place ces trois dernières semaines.

Ils dépeignent une ville où l’électricité s’épuise, où l’eau et la nourriture sont rares, et où les Russes « étouffent lentement la vie ». Ils font le récit glaçant des trois semaines qui ont fait de Marioupol une cité où « la mort est partout », où des corps de civils sont entassés avec des dizaines d’autres dans une fosse commune, jonchent les rues ou s’accumulent dans les sous-sols d’un hôpital. Beaucoup sont des femmes et des enfants, certains âgés de seulement quelques mois, voire quelques jours.

«  [Dans la fosse commune] il y a Kirill, 18 mois, dont la blessure à la tête provoquée par des éclats d’obus était trop importante pour son corps de bébé. Il y a Iliya, 16 ans, dont les jambes ont été arrachées par une explosion survenue sur le terrain d’une école, où se déroulait un match de football. Il y a aussi la fillette de 6 ans tout au plus, vêtue de son pyjama orné de licornes, parmi les premiers enfants de Marioupol tués par un obus russe », énumère AP, dressant la liste édifiante des cibles russes : « la maternité, la caserne des pompiers, des habitations, une église, un terrain devant une école ».

Lire aussi : « Aujourd’hui, Marioupol est un enfer à ciel ouvert » : les témoignages d’Ukrainiennes ayant fui la ville

Le bombardement, la semaine dernière, de la maternité de la ville, avait suscité un tollé international. En réponse aux condamnations, les responsables russes ont affirmé que le bâtiment avait été pris par les forces ukrainiennes d’extrême droite et leur servait de base. Ces affirmations ont été réfutées par l’agence de presse américaine : « Les journalistes d’AP à Marioupol qui ont documenté l’attaque en vidéo et en photos n’ont rien qui indiquerait que l’hôpital était autre chose qu’un hôpital. »

Le bilan des victimes du siège reste sous-estimé, souligne AP. Les autorités de Marioupol ont dénombré plus de 2 500 morts, mais les informations sont difficiles à réunir en raison des bombardements incessants.

Serhiy Orlov, adjoint au maire de la ville, a affirmé à l’agence de presse que Marioupol se défendrait « jusqu’à la dernière balle ». Mais, selon lui, le pire est à venir : « Des gens meurent sans eau ni nourriture, et je pense que dans les prochains jours nous compterons des centaines et des milliers de morts. »

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