Guerre en Ukraine, en direct : Emmanuel Macron dénonce le « cynisme moral et politique » de Vladimir Poutine – Le Monde
Plus d’informations sur la réunion tripartite annoncée par le chef de la diplomatie turque
La Turquie organise trois jours de forum diplomatique auquel elle avait convié Sergueï Lavrov, qui a confirmé sa venue ce week-end, selon le gouvernement turc, qui espérait aussi convaincre Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien. La rencontre a été aussitôt confirmée par Moscou, tandis que le porte-parole du ministère des affaires étrangères ukrainien, Oleg Nikolenko, a simplement indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) que « la possibilité d’une telle rencontre [était] envisagée ».
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova a fait savoir sur la messagerie Telegram que « conformément à un accord au téléphone entre les présidents russe et turc, (…) un contact est prévu en marge du forum diplomatique d’Antalya entre le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et celui de l’Ukraine, Dmytro Kuleba ».
Ce sera la première sortie de M. Lavrov depuis le début des hostilités hors de Russie, visée par de nombreuses sanctions des Occidentaux qui l’isolent du reste du monde. Membre de l’OTAN et alliée de l’Ukraine, la Turquie entretient également des liens proches avec la Russie et a veillé depuis le début du conflit à maintenir la ligne ouverte avec les deux capitales.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est entretenu dimanche au téléphone avec son homologue russe, auquel il a réclamé un « cessez-le-feu général urgent » en Ukraine, mais Vladimir Poutine, en retour, a exigé d’abord que les conditions de la Russie soient remplies. « Un cessez-le-feu urgent et général permettra de rechercher une solution politique et de répondre aux inquiétudes humanitaires », a affirmé le chef de l’Etat turc. Il a également réclamé l’ouverture « urgente » de couloirs humanitaires en Ukraine.
Depuis le début du conflit, Ankara s’essaie à un périlleux exercice d’équilibre : « N’abandonner ni Kiev ni Moscou » et « ne pas céder sur les intérêts de la Turquie », a résumé le président Erdogan au premier jour de la guerre, le 24 février, alors qu’il s’est beaucoup investi pour promouvoir une médiation entre les deux pays. Il s’est ainsi rendu à Kiev le mois dernier pour y rencontrer le président Volodymyr Zelensky – auquel la Turquie livre les drones de combat qui ont déjà visé les colonnes russes sur le terrain.
Et il a à plusieurs reprises réitéré son invitation au président russe Vladimir Poutine pour le rencontrer – une offre poliment accueillie par l’intéressé qui n’a pas donné suite. La Turquie dépend de Moscou pour maintenir à flot son économie déjà minée par une inflation à près de 55 % sur un an : Moscou a assuré en 2021 44 % de ses importations de gaz, et 4,7 millions de touristes ont représenté 19 % des visiteurs étrangers en Turquie. Mais pour sa part, elle est le seul pays de l’OTAN à ne pas avoir fermé son espace aérien aux avions russes et de nombreux ressortissants russes fuyant le régime affluent à Istanbul.