Guerre en Ukraine, en direct : au moins 20 000 morts à Marioupol, selon les autorités ukrainiennes – Le Monde

Le point sur la guerre en Ukraine

Pour les Ukrainiens, comme pour leurs alliés occidentaux, il ne fait plus de doute que la Russie se prépare à lancer une vaste offensive pour conquérir l’ensemble du Donbass, dans l’est du pays. Après le retrait des troupes russes de la région de Kiev, Moscou masse soldats et matériels dans la région. Le ministère de la défense britannique prévoit que les opérations militaires vont « s’intensifier dans les deux prochaines semaines ».

Plusieurs analystes militaires pensent que les troupes russes tenteront de faire la jonction entre Kharkiv, dans le Nord, et Kherson, dans le Sud. Vladimir Poutine, qui a répété, mardi, que l’invasion se déroulait « de manière harmonieuse, calmement, en conformité avec le plan proposé dès le départ par l’état-major », a formulé l’objectif ainsi : « Nous aidons et sauvons des gens au Donbass ».

Dans l’Est. Les civils continuaient de fuir Kramatorsk, Sloviansk et la plupart des villes de l’est du pays sous contrôle ukrainien avant l’offensive annoncée, et surtout face aux bombardements qui continuent. Le front est à une cinquantaine de kilomètres seulement des deux grandes villes. Les civils profitent d’une dizaine de couloirs humanitaires ouverts mardi, selon le gouvernement de Kiev.

Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Louhansk, a exhorté les habitants à évacuer la zone le plus vite possible. Il affirme que les morgues de la région sont pleines, et que des fosses communes ont été découvertes dans la région. Dans la seule ville de Sievierodonetsk « il y a eu environ 400 enterrements » depuis le début de la guerre. Il dit que la situation était aussi très compliquée dans deux autres villes situées sur la ligne de front, Popasna et Roubijne, partiellement occupées. L’état-major de l’armée ukrainienne craint que si la ville de Marioupol tombe, le premier objectif des Russes soit « de s’emparer de Popasna et de lancer une offensive […] afin d’atteindre les frontières administratives de la région de Donetsk ».

Des soldats prorusses aux alentours de Marioupol, le 12 avril.

A Marioupol. Le port stratégique de la mer d’Azov, assiégé et bombardé sans relâche depuis plus de quarante jours, va sans doute tomber aux mains des Russes dans les prochains jours. Seules quelques poches de résistance subsistent dans le Centre et le Sud, avec des soldats ukrainiens encerclés, sans beaucoup de munitions et, pour beaucoup, cachés dans un réseau de tunnels.

Selon Vadym Boichenko, maire de la ville, cité par l’agence de presse Reuters, le nombre de civils tués dépasserait les 21 000, mais qu’un bilan précis était compliqué à établir du fait des combats de rue et de la destruction quasi totale de la ville. En l’absence de journalistes, il est impossible de vérifier indépendamment ce chiffre. Parmi les civils qui ont réussi à fuir la ville ces derniers jours, certains ont raconté au Monde les explosions incessantes, les bombardements indiscriminés et la mort omniprésente.

Dans la région de Kiev. Depuis le retrait de l’armée russe, la vie reprend lentement son cours dans la capitale ukrainienne, mais aux atrocités déjà documentées s’ajoutent chaque jour la découverte de nouveaux corps. Anatoli Fedorouk, maire de la ville, a déclaré que les autorités avaient, jusqu’à présent, retrouvé les corps de 403 personnes tuées, selon elles, par les forces russes. Le New York Times a publié une longue enquête interactive sur ce qu’il s’est passé dans cette ville. « Boutcha est un paysage d’horreurs », dit l’article, dont les auteurs notent également les crimes sur une carte. « Les preuves montrent que les Russes ont tué imprudemment et parfois de manière sadique, en partie par esprit de vengeance. »

Les Etats-Unis pas « en mesure de confirmer » de récentes accusations d’utilisation d’armes chimiques à Marioupol. Les Etats-Unis ont fait état d’« informations crédibles » sur la possibilité que la Russie fasse usage d’« agents chimiques » dans son offensive pour prendre la ville de Marioupol. Mais, a précisé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, Washington n’est pas « en mesure de confirmer » de récentes accusations formulées, mardi, par le régiment ukrainien Azov, dont les soldats sont à Marioupol. Piotr Andriouchtchenko, un conseiller du maire de Marioupol, a souligné que « les informations sur l’attaque chimique ne sont pas actuellement confirmées ».

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